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Un Français arrêté au Maroc et menacé d’extradition vers les États-Unis pour cybercriminalité

Un Français arrêté au Maroc et menacé d'extradition vers les États-Unis pour cybercriminalité



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Un Français de 21 ans, recherché par les États-Unis pour son implication présumée dans une affaire de cybercriminalité contre des entreprises, est incarcéré au Maroc. Son père appelle le gouvernement français à empêcher son extradition outre-Atlantique. 

Sur demande des autorités américaines, un étudiant français de 21 ans, Sébastien Raoult, est incarcéré depuis deux mois au Maroc. Il est soupçonné d’être membre d’un groupe de cybercriminels, qui a visé des entreprises américaines, dont Microsoft. Son père demande son extradition vers la France plutôt que vers les États-Unis.

« Je demande à la Première ministre [Élisabeth Borne, NDLR] qu’elle prenne contact avec les Américains pour qu’ils arrêtent leurs poursuites en Amérique, de manière à ce que mon fils puisse être jugé en France et prouver son innocence », a déclaré lundi 1er août Paul Raoult, 63 ans. 

Assurant lui aussi que son fils était innocent, Paul Raoult dénonce un « déni de justice ». « Mon fils n’a pas bénéficié de la protection judiciaire de la France et la France n’a pas appliqué le principe de compétence », a-t-il regretté.

Une notice émise par Interpol

Selon la police marocaine, Sébastien Raoult a été interpellé le 31 mai à l’aéroport de Rabat-Salé, alors qu’il faisait l’objet d’une notice rouge émise par Interpol à la demande de la justice américaine. 

Incarcéré depuis le 2 juin à la prison de Tiflet 2, près de Rabat, « il garde le moral » selon son père qui parvient à le joindre par téléphone environ une fois par semaine. « Il a un bon mental […] mais enfin ça commence à durer, ça fait maintenant deux mois qu’il crève de chaud dans une prison marocaine », a-t-il déploré. « Ce qui lui est reproché, ce sont des faits qu’il aurait commis en France, et là ça commence à poser question », a aussi souligné Paul Raoult.

Appelant le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti à sortir de « son mutisme », le père de Sébastien Raoult souhaite « qu’il s’arrange pour que [son] fils revienne en France, où il pourra être jugé », assurant qu’il ne cherchait pas à échapper à la justice.

L’avocat de Sébastien Raoult, Me Philippe Ohayon, a également appelé dimanche le Garde des Sceaux à intervenir pour que son client ne soit pas extradé vers les États-Unis mais vers la France. Pour Me Ohayon, « on a exporté clé en main un dossier français qui aurait dû relever d’un juge d’instruction français ». Il a demandé au parquet d’Épinal d’ouvrir une enquête préliminaire sur les faits imputés à Sébastien Raoult qui résidait alors dans les Vosges.

« Le procureur de la République rejette notre demande d’ouverture d’enquête préliminaire au motif que le territoire des Vosges n’aurait aucune compétence pour traiter ce dossier », indique l’avocat. « Les pièces américaines démontrent en tout point qu’il est compétent », conteste Me Ohayon qui souligne que « le mandat d’arrêt américain donne comme adresse l’adresse de Sébastien à Épinal ».

Les « ShinyHunters »

Ce Français était en deuxième année d’études d’informatique quand il a arrêté sa formation en décembre dernier. « Il était dans une phase de rupture avec les études. Il avait envie de vivre, de découvrir le monde et de voyager et avait l’impression de perdre son temps à l’école », a expliqué son père Paul Raoult. Il était en séjour au Maroc lorsqu’il a été arrêté. 

D’après l’Obs, qui a révélé l’affaire, le FBI soupçonne le jeune homme d’être membre d’un groupe de hackers – les « ShinyHunters », une référence à l’univers des Pokémon – accusés d’être « des cybercriminels prolifiques » par les autorités américaines. Sébastien Raoult encourrait une peine de 116 ans de prison aux États-Unis pour les faits qui lui sont imputés. 

Avec AFP

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