Le ministère russe de l’Intérieur a annoncé que le blogueur militaire russe Vladlen Tatarskiï avait été tué dimanche dans une explosion survenue dans un café de Saint-Pétersbourg. Seize personnes ont également été blessées. Tatarskiï était une personnalité très respectée au sein du Kremlin et avait été invité à une cérémonie officialisant l’annexion illégale de quatre régions ukrainiennes par la Russie en septembre dernier.
Selon des témoins, Tatarskiï organisait une « soirée créative » au moment de l’explosion. Les autorités russes n’ont pas encore précisé les circonstances de l’incident. Le Kremlin a condamné l’attaque et ordonné une enquête approfondie, déclarant que « tous les moyens nécessaires seraient pris pour identifier et punir les responsables ».
Tatarskiï était un blogueur connu pour son soutien inconditionnel aux actions militaires russes en Ukraine et en Syrie. Il avait également critiqué l’Occident et les opposants politiques russes. Il avait une chaîne YouTube suivie par plus de 400 000 personnes et était considéré comme un fervent soutien de Vladimir Poutine.
L’incident est survenu alors que la tension entre la Russie et l’Occident est à son plus haut niveau depuis la Guerre froide, avec des sanctions économiques et diplomatiques imposées à la Russie par les États-Unis et l’Union européenne. Les responsables russes ont accusé l’Occident de chercher à déstabiliser la Russie et ont intensifié leur propagande anti-occidentale ces derniers mois.
Les autorités russes ont été critiquées pour leur répression des dissidents, des journalistes et des blogueurs qui critiquent le gouvernement. Beaucoup ont été emprisonnés ou contraints de fuir le pays. Les autorités russes ont également été accusées d’utiliser des tactiques de désinformation pour manipuler l’opinion publique et saper la démocratie dans d’autres pays.
L’attaque contre Tatarskiï marque une escalade de la violence contre les blogueurs et les journalistes en Russie, qui ont déjà été la cible de menaces, d’intimidation et même de meurtres. Les journalistes indépendants sont souvent accusés de diffuser de fausses informations et sont harcelés par les autorités.
L’Union européenne a exprimé sa consternation face à l’attaque. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a tweeté que « la liberté d’opinion et d’expression est un droit fondamental. L’attaque contre Vladimir Tatarskiï est incompréhensible et doit être condamnée ». Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a également condamné l’attaque et a appelé la Russie à enquêter de manière transparente sur cet incident.
Cette attaque survient également dans un contexte tendu en Russie, où un mouvement de protestation s’étend contre le parti au pouvoir, Russie unie, et où l’opposition s’organise pour les élections législatives du mois de septembre. La mort de Tatarskiï risque de susciter encore plus de mécontentement et de colère chez les opposants au régime de Poutine.
En conclusion, cette attaque est un exemple de la violence croissante contre les blogueurs et les journalistes en Russie, ainsi que de l’intolérance du régime vis-à-vis de la critique et de la dissidence. Elle survient également dans un contexte politique et social tendu en Russie et risque de renforcer les tensions dans le pays à l’approche des élections législatives.