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Un an de prison avec sursis requis contre Jean-Christophe Lagarde, jugé pour des soupçons d’emploi fictif

Un an de prison avec sursis requis contre Jean-Christophe Lagarde, jugé pour des soupçons d’emploi fictif


Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, à Vincennes (Val-de-Marne), le 22 janvier 2022.

Des silences, des hésitations, des « je ne sais plus ». Un disque dur frappé par la foudre, des notes manuscrites jetées, une clé USB introuvable. A la barre du tribunal correctionnel de Paris, la belle-mère de Jean-Christophe Lagarde peine à défendre un emploi qui n’avait « rien de fictif », jure-t-elle, mais dont il ne reste aucune trace.

Lundi 3 octobre, le président de l’UDI, ex-maire de Drancy et ex-député de Seine-Saint-Denis, comparaît pour « détournement de fonds publics » ; Monique Escolier-Lavail, la mère de son épouse, pour « recel ». En cause : un contrat d’assistante parlementaire d’un an et trois mois, entre 2009 et 2010, pour la préparation d’un livre sur les difficultés des PME qui n’a jamais vu le jour.

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Monique Escolier-Lavail a dirigé l’entreprise familiale de négoce de matériaux pendant trente ans. La méfiance des banques, les délais de paiement, les lourdeurs administratives… Elle connaît. Un peu moins la vie parlementaire. Son contrat lui permettait d’ailleurs de travailler de chez elle, près de Carcassonne. Très loin de l’Assemblée nationale ou de la circonscription de Jean-Christophe Lagarde.

« Pourquoi vous ? »

En quoi consistait donc son travail d’assistante parlementaire « cinq heures par jour sept jours sur sept », rémunéré 39 815,21 euros sur les fonds alloués par l’Assemblée nationale – laquelle s’est portée partie civile ? Monique Escolier-Lavail explique qu’elle découpait des articles, rapportait les critiques contre l’auto-entreprenariat de son beau-fils plombier, ou celles des producteurs de conserves voisins. Etait-elle la plus compétente pour un tel poste, s’enquiert la présidente ? « Pourquoi vous ? » Sa voix se casse, son dos frêle se voûte. Ses près de 70 ans se ressentent subitement, perdus dans une doudoune matelassée sans manche. « J’ai fait de mon mieux. »

Sa belle-mère lui permettait de « découvrir des choses qu’on ne lit pas dans les bouquins », explique à la barre Jean-Christophe Lagarde.

La présidente se fait plus brute encore : « Ecrire un livre, vous ne vous dites pas que ça sert surtout la carrière politique de son auteur, plus que l’intérêt général ? Selon vous, quelle est la mission d’un assistant parlementaire ? » La belle-mère relève brièvement le menton : « Elle peut être très vaste… » Jean-Christophe Lagarde la relaye à la barre, pour répondre à la même question : « Assistant parlementaire, ça peut aller du chauffeur, à la secrétaire, à la prestation intellectuelle. » Et sa belle-mère lui permettait de « découvrir des choses qu’on ne lit pas dans les bouquins ».

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