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Thierry Breton dévoile son plan européen pour accélérer la production de munitions

Thierry Breton dévoile son plan européen pour accélérer la production de munitions


Un composant de munition en cours de fabrication dans l’usine Nexter Arrowtech de La Chapelle-Saint-Ursin, près de Bourges (Cher), le 27 octobre 2022.

ASAP (Act to Support Ammunition Production) : en anglais, cet acronyme signifie « as soon as possible », soit le plus vite possible. C’est ainsi que le commissaire européen chargé de l’industrie et de la défense, Thierry Breton, a intitulé sa proposition de loi pour le soutien à la production de munitions, qu’il a présenté mercredi 3 mai à Bruxelles. « Il y a désormais urgence, confie-t-il au Monde. Il faut agir vite, car la guerre en Ukraine, qui a d’abord été une guerre de stocks, devient une véritable guerre industrielle. »

« Notre plan vise à soutenir directement, avec de l’argent de l’Union, l’effort de montée en cadence de notre industrie de défense, et ce pour l’Ukraine et pour notre propre sécurité. » Ce soutien communautaire est aujourd’hui essentiel pour amplifier la production de munitions, notamment des obus d’artillerie de calibre 155, dont a désespérément besoin l’Ukraine pour se défendre et préparer sa contre-offensive contre l’armée russe.

La Commission européenne est prête à débourser quelque 500 millions d’euros pour cofinancer (40 % à 60 % des investissements nécessaires) afin d’augmenter les capacités de fabrication d’obus et de missiles de la quinzaine d’usines que compte le continent. Cet argent sera ponctionné à la fois sur le Fonds européen de défense, un instrument doté de 7 milliards d’euros permettant de financer des programmes de recherche et innovation pour le secteur, et sur le budget prévu pour un nouvel instrument en cours de développement, Edirpa, qui devrait d’ici à la fin de l’année aider les Européens à lancer des appels d’offres conjoints d’armes.

Reconstituer les stocks

De même, les Etats membres pourront utiliser les fonds de cohésion ou du plan de relance européen pour investir dans les usines de munitions ou de composants. « Compte tenu des conditions de financement offertes par les banques à l’industrie de l’armement, nous pourrons compenser une partie des surcoûts et j’attends également que les banques publiques, et notamment la Banque européenne d’investissement, jouent leur rôle », insiste M. Breton.

Ce plan était attendu depuis le 20 mars. Les Vingt-Sept s’étaient alors entendus pour envoyer en Ukraine en douze mois un million de munitions, essentiellement des obus de 155 millimètres, mais aussi des missiles ou des obus de 152 millimètres, de type soviétique.

Pour ce faire, les Etats membres se sont engagés à puiser dans leurs stocks, à réorienter vers le pays en guerre des commandes en cours de production ou lancer de nouvelles commandes, en les mutualisant à plusieurs pays. Le tout subventionné à hauteur de 2 milliards d’euros par la Facilité européenne de paix, un fonds européen abondé par les Etats et destiné notamment aux achats de moyens létaux.

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