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T-rex a-t-il sa place sous le marteau du commissaire-priseur ?

T-rex a-t-il sa place sous le marteau du commissaire-priseur ?



Les ventes aux enchères de squelettes de dinosaures sont de plus en plus courantes et font couler beaucoup d’encre. Le 18 avril, ce sera au tour de Trinity, un Tyrannosaurus rex, de passer sous le marteau du commissaire-priseur de la maison d’enchères Koller, à Zurich en Suisse. Ce genre de vente suscite la critique des paléontologues, car ces fossiles deviennent inaccessibles aux mondes académique et muséal.

Les chercheurs sont souvent désavantagés lorsqu’il s’agit d’acquérir ces squelettes, car ils ne disposent pas des mêmes moyens financiers que les riches collectionneurs qui se les arrachent. De plus, ces ventes profitent rarement à la science, car elles ne concernent qu’une poignée de collectionneurs.

La vente aux enchères de Trinity est un exemple parfait de cette situation, car ce spécimen est exceptionnel et pourrait apporter beaucoup de connaissances scientifiques aux chercheurs, mais il risque de finir dans une collection privée, loin des yeux du public et des scientifiques.

Les paléontologues ne réclament pas que la vente de ces fossiles soit interdite, mais plutôt que des mesures soient mises en place pour que la science puisse aussi en profiter. Les échanges marchands sont un moyen d’obtenir certains spécimens intéressants, mais il faut également encourager les chercheurs à effectuer eux-mêmes des recherches sur le terrain.

Depuis deux cents ans, de nombreux fossiles étudiés par les professionnels n’ont pas été découverts par eux. Les découvertes fortuites ou effectuées lors de travaux systématiques menés par des amateurs remplissent de nombreux tiroirs dans nos musées. Aujourd’hui encore, des chercheurs indépendants vendent leurs découvertes à des institutions en Europe et dans le monde. Lorsque cette activité s’effectue dans le respect des législations locales, nous n’y voyons aucun mal.

L’apport du travail des amateurs est également essentiel pour les chercheurs, car il leur permet de compléter leurs recherches de terrain, que les professionnels n’ont pas toujours l’occasion de mener. Il est important de noter qu’une protection excessive de zones fossilifères soumises à une forte érosion, où les fossiles sont détruits s’ils ne sont pas rapidement collectés lorsqu’ils apparaissent à la surface du sol, est dommageable pour la paléontologie. Une protection excessive conduit à la destruction de spécimens importants pour la science.

Une fois qu’un fossile de dinosaure, ou d’un autre organisme, est découvert, le travail de préparation pour l’extraire de sa gangue et son montage est un travail d’experts qui n’est souvent pas conduit dans les musées. Ce travail doit être rémunéré à son juste prix, parfois élevé, et l’intervention de mécènes est toujours bienvenue.

En fin de compte, il est essentiel que les recherches sur les dinosaures et les fossiles en général soient encouragées, non seulement pour nourrir la curiosité du public, mais aussi pour promouvoir la science en tant que discipline. Les ventes aux enchères de fossiles sont un sujet controversé, mais si elles sont bien encadrées, elles peuvent aussi contribuer à l’avancement de la connaissance scientifique.

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