Le Rassemblement national (RN) va relancer sa traditionnelle fête du 1er-Mai, cette fois-ci en organisant un banquet au Havre (Seine-Maritime), auquel devraient participer environ 1 400 militants du parti d’extrême droite. Alors que cette fête avait autrefois été consacrée à Jeanne d’Arc, elle est désormais appelée « fête de la nation ». Pour expliquer leur choix de ville, un cadre du RN a évoqué les chiffres des législatives de l’année dernière, pendant lesquelles les candidats frontistes ont obtenu « des gros scores » dans plusieurs circonscriptions de Seine-Maritime, des terres peu favorables à l’extrême droite jusqu’alors. Selon lui, ce banquet est une manière de jouer « le peuple contre Macron », dans le cadre de la contestation contre la réforme des retraites.
Marine Le Pen, la présidente du RN, entend clore la journée du parti après une prise de parole du nouveau président, Jordan Bardella, en faisant un bilan du projet d' »expropriation d’Emmanuel Macron ». Elle a critiqué l’exécutif, affirmant qu’il n’y avait « que trois sorties possibles dans une crise : la dissolution de l’Assemblée, le référendum ou la démission du président ». Cette fête sera contrebalancée par une contre-manifestation organisée à l’appel de plusieurs associations et militants de gauche et d’extrême gauche, ainsi que du rappeur havrais Médine. Elle se tiendra à bonne distance du raout lepéniste, prévu au Carré des docks, où Edouard Philippe avait lancé son parti, Horizons, il y a 18 mois.
La CGT a affirmé que « le Rassemblement national n’a jamais eu sa place et ne l’aura jamais » en cortège syndical, en réponse à la chef de file du RN, qui avait souligné auparavant que cet événement serait une manière de jouer « le peuple contre Macron ». Pour Sophie Binet, la chef de file de la CGT, « il n’y a pas pire ennemi pour les travailleuses et les travailleurs que le Rassemblement national », ajoutant que le parti serait largement surpassé en nombre de manifestants par le cortège syndical. Laurent Berger, de la CFDT, a également condamné le RN, affirmant que ce parti n’était pas « l’amie des travailleurs ni de la démocratie » et que Marine Le Pen « s’en foutait » des travailleurs. Il a ajouté que le RN était « mortifère » et que Marine Le Pen avait compris que « sa survie se joue sur le ressentiment social cultivé ».
