Saad Ibrahim Almadi, 72 ans, a été arrêté en novembre 2021 lorsqu’il est arrivé à Riyad pour rendre visite à sa famille. Selon les autorités saoudiennes, Almadi fait partie d’un réseau financier qui a détourné des fonds publics pour financer des activités terroristes et subversives. Les détails précis des accusations portées contre Almadi n’ont pas été rendus publics, mais il est soupçonné d’avoir participé à des activités illégales dans le cadre de son travail pour une entreprise connue sous le nom de Tharawat Holding Company.
L’arrestation d’Almadi est intervenue dans le cadre d’un vaste coup de filet opéré par les autorités saoudiennes contre des individus soupçonnés de financer des activités terroristes. Il s’agissait de la dernière opération en date visant à réprimer l’activisme politique et les dissidents dans le royaume. Les autorités avaient annoncé en novembre l’arrestation de 10 autres suspects, soupçonnés de soutenir des groupes terroristes et de faire passer des fonds à l’étranger pour financer des activités illégales.
L ‘Arabie Saoudite a intensifié sa répression de la dissidence politique au cours des dernières années, s’appuyant sur des lois antiterroristes strictes pour réprimer les militants et les dissidents. Les défenseurs des droits de l’homme ont critiqué cette répression, affirmant que les autorités ont systématiquement recours à la torture, aux mauvais traitements et aux procès inéquitables pour réprimer toute opposition au régime.
Les autorités saoudiennes ont nié ces allégations, affirmant que leur système judiciaire était équitable et que les droits de l’homme étaient respectés dans le pays. Cependant, des organisations de défense des droits de l’homme ont documenté de nombreux cas de violations des droits de l’homme en Arabie Saoudite, notamment des exécutions de masse, des arrestations arbitraires et des détentions prolongées sans procès.
L’arrestation d’Almadi intervient dans un contexte de tensions accrues entre l’Arabie Saoudite et certains pays occidentaux, en particulier les États-Unis. Les relations entre les deux pays ont été tendues depuis la mort du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en 2018. Les États-Unis ont publiquement critiqué l’Arabie Saoudite pour son rôle présumé dans l’assassinat de Khashoggi et ont imposé des sanctions à plusieurs responsables saoudiens impliqués dans l’affaire.
L’arrestation d’Almadi est également survenue dans un contexte de tensions croissantes entre l’Arabie Saoudite et l’Iran. Les deux pays sont en conflit depuis des décennies, en grande partie en raison de leur rivalité pour le contrôle de la région. Les tensions se sont intensifiées ces dernières années, en particulier depuis l’accession au pouvoir de Mohammad Bin Salman en Arabie Saoudite. Bin Salman a adopté une position plus agressive envers l’Iran que ses prédécesseurs, s’alignant sur la position des États-Unis.
En fin de compte, l’arrestation d’Almadi n’est qu’un exemple de la répression continue de la dissidence politique et de l’activisme en Arabie Saoudite. Tant que les autorités continueront d’utiliser des mesures répressives pour réprimer toute opposition au régime, le pays sera confronté à des tensions internes et externes croissantes.
