Une jeune femme a reconnu avoir apporté un engin explosif qui a tué un blogueur militaire russe dans un café de Saint-Pétersbourg, un attentat imputé par Moscou aux services ukrainiens. Daria Trepova a été interpellée par le ministère russe de l’Intérieur. Elle a expliqué avoir apporté une statuette qui a explosé, mais n’a pas révélé qui lui avait transmis cette bombe.
Lundi, un attentat à la bombe a tué un célèbre blogueur militaire russe dans un café de Saint-Pétersbourg. Selon Moscou, cet attentat a été perpétré par les services ukrainiens, ce que Kiev nie fermement.
Après son interpellation par le ministère russe de l’Intérieur, Daria Trepova a reconnu avoir apporté un engin explosif dans le café, et a expliqué avoir utilisé une statuette qui a explosé. Elle n’a cependant pas révélé qui lui avait transmis cette bombe, indiquant qu’elle expliquerait cela « plus tard ».
Le ministère russe de l’Intérieur a affirmé que l’attentat avait été planifié par les services de renseignement ukrainiens, ajoutant que Daria Trepova avait été recrutée par ces services pour perpétrer cet attentat. Kiev a fermement nié être impliqué dans l’attentat, qualifiant ces accusations de « pure provocation ». Les tensions entre l’Ukraine et la Russie sont particulièrement vives depuis l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014.
Le blogueur militaire tué dans l’attentat, Arkadi Babtchenko, était un ancien membre des forces armées ukrainiennes qui s’était exilé en Russie après avoir critiqué les autorités ukrainiennes. Il avait notamment été arrêté pour avoir appelé au renversement des autorités ukrainiennes pendant les manifestations de Maïdan en 2013-2014. En Russie, il était devenu un critique virulent du régime de Vladimir Poutine.
Depuis l’annonce de sa mort, de nombreuses personnalités et organisations ont exprimé leur solidarité avec Arkadi Babtchenko, saluant son courage et son engagement en faveur de la liberté d’expression. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que « la liberté d’expression est une valeur fondamentale de notre société, et nous ne laisserons personne la bafouer impunément ».
