Quelque 300 entreprises françaises risquent de se retrouver en difficulté d’ici la fin de l’année en raison de l’envolée des coûts de l’énergie, a indiqué mardi le ministre de l’Industrie, Roland Lescure. « On parle aujourd’hui de quelques dizaines d’entreprise, un peu plus de 300, qui nous alertent en disant ‘là, je peux plus, il va falloir faire quelque chose' », a déclaré le ministre sur l’antenne de Sud Radio, interrogé sur un « risque de décrochage » pour certaines entreprises cet hiver.
Des entreprises « très consommatrices »
« Ce sont les entreprise qui sont suivies par Bercy, très consommatrices d’électricité ou qui n’ont pas pu renégocier leurs contrats d’électricité », a-t-on indiqué au ministère, sans être en mesure de préciser le nombre d’emplois que représentent ces entreprises surveillées de près. Pour les entreprises en difficulté, le ministre a rappelé l’existence d’un fonds d’appui aux entreprises qui permet de « limiter un peu la casse ». « On a un fonds de soutien, on est en train d’en alléger les critères, de le prolonger pour 2023, pour accompagner les entreprises qui en ont le plus besoin », a indiqué le ministre.
Il a évoqué la célèbre verrerie Duralex, qui a décidé, devant l’explosion des coûts de l’énergie, de mettre son four en veille durant minimum quatre mois à partir de novembre et placer l’ensemble de ses salariés en chômage partiel. Sa facture énergétique était de « deux millions d’euros l’année dernière, et de 13 millions d’euros cette année », a indiqué le ministre.
« Le premier combat est européen », a toutefois souligné Roland Lescure, au sujet du marché européen du gaz et de l’électricité, dont les prix n’ont « aucun sens » et que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a promis de réformer en profondeur, le 14 septembre dernier.