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quatre morts après une tentative de coup d’Etat déjoué

quatre morts après une tentative de coup d’Etat déjoué


Le premier ministre de Sao Tomé et Principe, Patrice Trovoada lors d’une visite officielle à Pékin en septembre 2018.

Le chef d’état-major de l’armée de Sao Tomé-et-Principe a annoncé dimanche 27 novembre la mort de quatre personnes qui avaient été arrêtées à l’issue de la tentative de coup d’Etat manquée et que le pouvoir assure avoir déjoué dans la nuit de jeudi à vendredi.

« Quatre vies humaines ont été perdues », a affirmé le chef d’état-major des forces armées, Olinto Paquete, cité par l’agence de presse gouvernementale STP-Press.

Le Premier ministre Patrice Trovoada avait annoncé avoir déjoué vendredi une tentative de coup d’Etat dans ce petit archipel lusophone, considéré comme un modèle de démocratie parlementaire en Afrique.

Un commando de quatre hommes avait été capturé vendredi après six heures d’échanges de tirs au quartier général de l’armée, avait-il expliqué. « Quatre citoyens » avec « 12 soldats de l’armée », ont tenté d’occuper des installations militaires, a indiqué de son côté le chef d’état-major.

Lire aussi : Sao Tomé-et-Principe : élections législatives risquées pour le pouvoir de centre-gauche

Concernant les quatre morts, trois d’entre eux qui avaient été « capturés et neutralisés », sont décédés de leurs « blessures », a affirmé M. Paquete dimanche, sans donner plus de détails sur les circonstances de ces décès qui demeurent confuses.

Le quatrième mort, Arlecio Costa, est un ancien mercenaire santoméen du sulfureux groupe sud-africain « Bataillon Buffalo », démantelé en 1993 par Pretoria, qui avait été accusé dès vendredi par M. Trovoada d’être l’un des commanditaires.

Là-aussi, les circonstances de sa mort restent floues : son arrestation avait été annoncée par les autorités vendredi et, dimanche, M. Paquete a expliqué qu’il est décédé après avoir « sauté d’un véhicule », sans donner plus de détails.

Dans ce contexte, une source judicaire contactée par l’AFP a indiqué sous couvert d’anonymat l’ouverture de deux enquêtes : la première concernant l’attaque du QG de l’armée, la seconde sur des faits de « meurtre » et de « torture » contre des auteurs présumés de la tentative de coup d’Etat.

Une source judiciaire n’a en outre pas pu dire si M. Costa avait été arrêté ou non au QG de l’armée avec les trois autres personnes.

Mission d’information de l’ONU

En février 2009, alors chef d’un petit parti d’opposition, M. Costa avait déjà été arrêté et accusé d’être le meneur d’une tentative déjouée de coup d’Etat 12 jours auparavant.

A l’issue d’un conseil des ministres qui s’est tenu dimanche, le gouvernement a « fermement condamné » ce qu’il qualifie de « tentative violente de subversion de l’ordre constitutionnel », tout en assurant que « toutes les enquêtes seront menées pour déterminer les causes et les circonstances des décès », outre les investigations pour déterminer les responsabilités de la tentative de coup d’Etat.

Le gouvernement a notamment exhorté les services hospitaliers à « préserver correctement les corps » des victimes, ajoutant qu’une « équipe internationale », comprenant un médecin légiste, doit rejoindre l’archipel pour appuyer les équipes d’enquêteurs.

Le président de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), Gilberto da Piedade Verissimo, et Abdou Abarry, chef du bureau de l’ONU pour l’Afrique centrale, ont effectué une « mission d’information » ce week-end dans l’archipel, ont annoncé les deux organisations dans un communiqué conjoint.

Plusieurs autres personnes, dont l’ex-numéro 1 du Parlement, Delfim Nevès, avaient été arrêtés vendredi après avoir été dénoncés par le commando responsable de l’assaut du QG de l’armée, avait affirmé M. Trovoada après les événements.

M. Nevès était le président de l’Assemblée nationale sortante et a perdu cette fonction le 11 novembre lors de l’installation de la nouvelle chambre issue des législatives du 25 septembre, remportées à la majorité absolue par le parti de centre droit de M. Trovoada, l’Action démocratique indépendante (ADI).

« Certains n’acceptent pas la volonté des urnes », avait lâché ce dernier.

A la suite de plusieurs tentatives de coup d’Etat, les dernières en 2003 et 2009, le régime parlementaire s’est affirmé dans cet archipel pauvre, indépendant du Portugal depuis 1975, ce qui a permis plusieurs alternances entre deux partis : le Mouvement de libération du Sao Tomé-et-Principe-Parti social-démocrate (MLSTP-PSD, centre-gauche) et l’ADI de M. Trovoada.

Le Monde avec AFP

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