PROJET DE FUSION DE L’AUDIOVISUEL PUBLIC : FRANCE 24 EN GRÈVE
Les antennes et les plateformes numériques de France 24 sont fortement perturbées ce jeudi en raison de la grève observée par l’ensemble des organisations syndicales de France Médias Monde, comprenant France 24, RFI et MCD. La fusion éclair de l’audiovisuel public défendue par la ministre de la Culture, Rachida Dati, est vivement contestée par les personnels de France Médias Monde, France Télévisions et Radio France, entraînant des perturbations dans la diffusion des programmes.
PUBLIÉ LE : 23/05/2024 – 10:01
MODIFIÉ LE : 23/05/2024 – 17:44
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Les enjeux géopolitiques spécifiques auxquels France Médias Monde est confronté en raison de son positionnement international alimentent le débat au sein du camp présidentiel. La question de l’exclusion de FMM de la réforme et de sa fusion avec les autres entreprises est au cœur des discussions. Des réseaux régionaux de France 3 ou France Bleu participent également à la grève, montrant une mobilisation générale du secteur de l’audiovisuel public.
DES PROGRAMMES PERTURBÉS
Les antennes de Radio France ont été fortement perturbées, tandis que la chaîne Franceinfo a opté pour la rediffusion de programmes. Pour assurer la retransmission du débat entre le Premier ministre Gabriel Attal et le président du RN Jordan Bardella, des prestataires externes sont prévus. La direction de France Télévisions révèle que 12% des salariés étaient en grève, tandis que chez Radio France, le taux de grévistes parmi les journalistes a atteint 72%.
"NON À LA CASSE DE L’AUDIOVISUEL PUBLIC"
En parallèle de la grève, des rassemblements ont eu lieu en France, avec un rassemblement important à Paris, près du ministère de la Culture. Sous le slogan "Non à la casse de l’audiovisuel public", les salariés ont exprimé leur opposition au projet de fusion. La mobilisation sociale semble déjà avoir impacté l’agenda parlementaire, repoussant l’examen du projet de loi à une date ultérieure.
CALENDRIER SERRÉ
La ministre de la Culture prévoit une phase transitoire avec une holding commune pour l’audiovisuel public au 1er janvier 2025, suivie d’une fusion un an après. La fusion regrouperait France Télévisions, Radio France, l’Ina et France Médias Monde, englobant ainsi quelque 16 000 salariés. Les discussions concernant l’inclusion de FMM dans cette fusion s’annoncent complexes, même au sein du camp présidentiel.
Au sein de ces entités publiques, les inquiétudes persistent quant aux moyens et aux emplois. La ministre assure vouloir garantir la pérennité et la force des salariés face à une concurrence exacerbée. La société géante "France Médias" disposerait d’un budget conséquent de quatre milliards d’euros. Malgré une certaine ouverture à la fusion, les interrogations persistent quant au calendrier serré du projet.
Enfin, le sort de France Médias Monde reste incertain, avec des débats intenses au sein du gouvernement et de la droite concernant son inclusion dans l’entreprise unique. La forte mobilisation sociale semble rendre la mise en place de la réforme plus compliquée que prévu.
Références: