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Pourquoi Carey Price ne jouera plus jamais au hockey

Pourquoi Carey Price ne jouera plus jamais au hockey


Carey Price n’a pas encore prononcé le mot «retraite», mais les différents médecins et chirurgiens sondés par Le Journal sont unanimes: il serait très étonnant de voir un jour le gardien du Canadien de Montréal, déjà âgé de 35 ans, rechausser les jambières pour un match de la Ligue nationale de hockey.

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«Dans le contexte où il est question de Carey Price, le problème est sa position de gardien de but, ça limite beaucoup les possibilités, convient d’abord le Dr François Marquis, spécialiste de la médecine sportive et orthopédiste dans la région de Québec. Il évolue à un poste trop exigeant pour ce que son genou peut lui offrir. Disons que pour un gardien de haut niveau, ça devient une lourde commande.» 

Même l’intervention chirurgicale qu’on lui a suggérée, communément appelée OATS, serait loin d’être un succès garanti pour le gardien du CH.   

«Si Carey Price est rendu là, c’est fort probablement que tous les traitements de première ligne ont échoué, que ce soit les injections de PRP (plasma riche en plaquettes) ou encore de cellules souches», a pour sa part estimé le Dr Simon Corriveau-Durand, médecin spécialisé en chirurgie orthopédique à Québec, à propos de la fameuse opération.  

Un semblant de vie normale

Cette intervention chirurgicale est une autogreffe ostéochondrale. Elle fait aussi référence, dans le jargon médical, à la mosaïcplastie. 

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«C’est un peu comme la pêche sur la glace, tu prends une carotteuse et tu transposes la carotte ailleurs, vulgarise le Dr Corriveau-Durand, qui est associé au CHU de Québec-Université Laval. Tu la prends dans une zone moins portante et tu la mets là où la charge est plus grande. C’est bon pour la vie de tous les jours, mais c’est plus difficile afin qu’un athlète puisse reprendre sa carrière.» 

«C’est une opération qui a plus de chances de réussir chez une jeune personne, ce qui est le cas de Carey Price. Cependant, l’autogreffe pratiquée en prélevant une carotte d’os et de ligaments dans une partie moins sollicitée a déjà un taux de réussite faible. En bas de 50%, vient préciser Alain Cirkovic, chef du département de chirurgie du CIUSSS Centre-Sud de l’île de Montréal. Ça pourrait peut-être réussir s’il s’agissait de redonner un semblant de vie normale à quelqu’un. Mais permettre à un gardien de but de l’élite au plus haut niveau professionnel de retrouver son jeu, c’est pratiquement impossible d’entrevoir un succès quelconque.» 

Des résultats variables

Le Dr Corriveau-Durand, surspécialiste en chirurgies des extrémités du corps, intervient parfois auprès de sportifs à la clinique privée Verdi, à Québec, mais sa clientèle est davantage composée de militaires. Pratiquant lui-même la mosaïcplastie au niveau des chevilles, il trace un lien entre les différents profils, expliquant que les athlètes et les militaires ont chacun besoin d’être au sommet de leur forme dans le cadre de leurs fonctions régulières. 

«Quand je pratique une telle chirurgie sur un militaire, c’est comme si je volais une année de sa vie, a illustré le docteur-chirurgien, estimant conséquemment la durée minimale de l’absence de Price advenant une opération. Et rien ne garantit qu’on arrive à un résultat comparable à l’état pré-blessure.» 

«Là où mon enthousiasme baisse, c’est que les résultats sont imprévisibles avec une telle intervention, on parle de résultats très variables, a quant à lui indiqué le Dr Louis-René Bélanger, chirurgien orthopédiste à Chicoutimi, se montrant perplexe face à l’OATS. Il y a d’ailleurs des clients pour lesquels on décide de ne rien faire comme opération et qui, finalement, prennent du mieux. La composante émotionnelle est toujours importante chez un patient.» 

Demeurer réaliste

Comme les autres experts, le Dr Bélanger n’ira pas jusqu’à s’avancer sur les états d’âme du gardien du Canadien au fil des dernières années. Price n’avait toutefois possiblement pas les conditions gagnantes réunies, lui qui a d’ailleurs eu recours au programme d’aide pour les joueurs de la LNH. 

«Il faut être réaliste, conclut le Dr Corriveau-Durand, quant à un possible retour au jeu de Price. Pendant un an, en plus de te remettre de l’opération, tu ne bloques pas de rondelles et tu perds ce que j’appelle ton capital de conditionnement.» 

Lundi, pendant son point de presse, Price notait l’importance de retrouver sa santé afin de pouvoir fonctionner dans sa vie au quotidien, notamment auprès de ses enfants. Il s’agit là de la première étape à franchir, la seule devant le préoccuper actuellement. Pour le reste, la patience est de mise afin d’espérer un miracle.

– Avec la collaboration de Réjean Tremblay

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