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pour son Mondial, le Qatar n’a pas tout misé sur ses naturalisés

pour son Mondial, le Qatar n’a pas tout misé sur ses naturalisés


Akram Afif pendant la coupe arabe, à Doha, au Qatar, le 3 décembre 2021.

Organiser un tournoi donne parfois des ailes. En 2015, le Qatar secoue la planète handball lors de son championnat du monde avec une étonnante place de finaliste (défaite contre la France). Le Qatar, ou du moins sa main-d’œuvre qualifiée de naturalisés avec – entre autres – un gardien bosnien, un arrière cubain, trois Monténégrins et même un gaucher angevin (Bertrand Roiné). « Entre eux, les Qataris ont rigolé de leur équipe de handball, mais ils n’ont pas du tout le même rapport avec le football, qui est de très loin le sport roi », avance Raphaël Le Magoariec, expert de la géopolitique du sport dans le Golfe.

Le pays de près de 3 millions d’habitants (mais dont seuls environ 10 % de la population sont des citoyens qataris) n’a pas « acheté » une équipe de football pour sa Coupe du monde. Le groupe du sélectionneur espagnol Félix Sanchez Bas présente seulement quatre naturalisés, dont le milieu franco-algérien Karim Boudiaf. Quand la souplesse des règles au handball permet de changer de nationalité sportive au bout de trois ans, la législation de la Fédération internationale de football (FIFA) est plus rigide et empêche ce type de transfert.

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Sur la question des naturalisations, Doha a pourtant oscillé ces dernières années entre l’urgence de renforcer le niveau de sa sélection et le besoin, pour sa population, de s’y identifier. Le Français Pierre Lechantre garde en mémoire un échange avec un haut dirigeant qatari lors de son expérience comme sélectionneur entre 2001 et 2002. « J’avais fait remarquer que nous étions limités par la démographie, il m’avait répondu : “On veut des joueurs avec du sang 100 % qatari.” Mais ils ont fini par se rendre compte que c’était impossible d’obtenir des résultats seulement avec des Qataris. »

Nostalgie orgueilleuse de sa « génération dorée »

L’émirat l’a pourtant fait par le passé et garde encore la nostalgie orgueilleuse de sa « génération dorée » – celle des Khalid Salman, Badr Bilal, Ahmed Younes – finaliste du Mondial des moins de 20 ans en 1981 et qualifié pour les Jeux olympiques de Los Angeles, trois ans plus tard. Mais le milieu des années 1990 marque le début du déclassement avec « la fin de carrière des joueurs de la période dorée, alors que le changement des modes de vie sous l’effet de l’enrichissement de la société qatarie détourne la jeunesse locale de la carrière sportive », note Raphaël Le Magoariec.

A partir de 2004, les réticences évoquées par Pierre Lechantre volent en éclats. Le Qatar veut se donner les moyens de briller dans les stades. Peu importe comment. Un an plus tôt, Saif Saaeed Shaheen (connu sous le nom de Stephen Cherono quand il courait pour le Kenya) devient champion du monde de 3 000 mètres steeple. Une grande première pour son pays d’adoption.

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