Depuis plus d’un mois, certains Français font grève sans relâche contre la réforme des retraites, en particulier dans le secteur de l’énergie. Cette grève entraîne une absence de salaire pour les grévistes, mais ils peuvent compter sur la solidarité des Français, car l’on remarque que les caisses de solidarité sont pleines. Depuis le 10 janvier, plus de 1,4 million d’euros ont notamment été récoltés sur les cagnottes en ligne Leetchi, tous syndicats confondus. Au mois de mars, 1,2 million d’euros ont été récoltés, énième preuve de la générosité des Français. Les grévistes peuvent remercier la caisse Solidarité Lutte FNME-CGT ou encore la caisse Grève des retraites Sud-Rail PSE pour ces initiatives.
Les syndicalistes s’adonnent eux-mêmes à la tâche des récoltes, comme Stéphane Bon-Mardion, le responsable CGT au Centre d’Ingénierie Hydraulique d’EDF. À lui seul, il a déjà réuni plus de 4 000 euros de dons, mais par virement bancaire cette fois-ci. Il explique : « C’est la caisse locale qui est alimentée par les agents du CIH et ils ont des hauts salaires. Là, j’ai en tête un agent, il se trouve qu’il est adhérent donc j’ai ses coordonnées bancaires, mais tous les mois, il m’envoie un message en me disant « prélève-moi 300 euros de plus », qui sont notamment ajoutés à sa cotisation mensuelle. »
Les donateurs savent que ces fonds sont indispensables à la poursuite du mouvement, à la fois pour entretenir les piquets de grève sur le terrain, mais aussi pour soutenir les grévistes fragilisés financièrement. Cyril Carnot, qui travaille à la centrale hydroélectrique de Grand’Maison en Isère, en est à son 39e jour de mobilisation. Il explique : « Moi, je fais 4 heures de travail et 4 heures de grève tous les jours. Je serai sur un salaire qui sera divisé par deux à la fin du mois. Je pense qu’effectivement, le mouvement perdure parce que maintenant, on a mis en avant les caisses de solidarité. C’est un élément important. »
Même si ces caisses ne compensent pas totalement le salaire perdu, au total depuis janvier, plus de 5 millions d’euros ont été récoltés au niveau national par la CGT, tous secteurs confondus. Cette situation doit toutefois inciter à la réflexion quant aux réformes sociales, car les grèves ont un coût considérable pour les grévistes et leur entourage. Il est important de trouver des solutions pérennes pour réduire les inégalités et préserver les droits sociaux des travailleurs. Les caisses de solidarité ne doivent pas servir d’alternative durable pour pallier des réformes économiques et sociales discriminatoires.