Le mercredi 21 avril 2021, l’évêque français Jacques Gaillot est décédé à l’âge de 87 ans. Connu pour son fort engagement en faveur des minorités, notamment les divorcés, les homosexuels et les immigrés, Mgr Gaillot a marqué l’Église catholique en France par ses positions contestataires.
Né en 1935 à Saint-Dizier en Haute-Marne, Jacques Gaillot a été ordonné prêtre en 1957 et nommé évêque en 1982. Il a été affecté au diocèse d’Évreux en Normandie, où il a rapidement fait parler de lui par ses positions iconoclastes. Il a ainsi défendu la cause des sans-papiers et des demandeurs d’asile, dénoncé la peine de mort et soutenu les mouvements de jeunesse.
Mais c’est surtout son engagement en faveur des minorités qui a suscité le plus de controverses. Dans les années 1980, il a ainsi défendu les droits des homosexuels et des couples divorcés, prônant une ouverture de l’Église catholique sur ces questions. Ses positions lui ont valu de vives réactions de la part de certains milieux catholiques conservateurs, qui l’ont accusé d’hérésie et de schisme.
Le conflit entre Mgr Gaillot et l’Église catholique s’est finalement soldé par son départ du diocèse d’Évreux en 1995, à la suite d’une révocation ordonnée par le Vatican. Depuis lors, l’évêque contestataire a poursuivi son engagement en faveur des minorités à travers plusieurs initiatives, notamment en faveur des sans-abris et des mal-logés.
Jacques Gaillot était également connu pour son engagement en faveur de la paix et du désarmement, ainsi que pour sa défense de l’écologie et de l’environnement. Il a ainsi été l’un des signataires de l’appel des quatre évêques français en faveur de la lutte contre le changement climatique, en 2015.
Au-delà de ses positions controversées, Jacques Gaillot était apprécié pour sa modestie et sa simplicité. Il avait ainsi renoncé à sa voiture de fonction et vivait dans un petit studio à Paris. Il était également connu pour son franc-parler et sa proximité avec les jeunes, qu’il rencontrait régulièrement pour discuter avec eux de leurs préoccupations.
La mort de Jacques Gaillot a suscité de nombreuses réactions, tant dans le monde catholique que dans le monde politique. Le président français Emmanuel Macron a salué la mémoire d’un « homme courageux et engagé », tandis que l’ancien Premier ministre Manuel Valls a salué la « grande figure de l’Église catholique en France ».
Pour sa part, la Conférence des évêques de France a exprimé sa « tristesse » et sa « reconnaissance » envers Mgr Gaillot, saluant la « richesse » de son engagement et sa « capacité à parler vrai ». Elle a également souligné que « l’Église de France perd un témoin de l’Évangile qui a su mettre sa foi au service des plus démunis ».