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pour l’environnement, un événement au stade critique

pour l’environnement, un événement au stade critique


Le stade Al-Bayt, à Al-Khor, dans le nord du Qatar, le 20 novembre 2022.

« Le Qatar construit des stades verts », affirmait encore la Fédération internationale de football (FIFA) sur son site en novembre 2016. Pourtant, cette allégation se heurtait déjà au verdict d’une « aberration écologique » prononcé contre cette Coupe du monde dès son attribution, six ans plus tôt. Depuis, les controverses sur l’impact environnemental du tournoi sont devenues d’autant plus vives que la conscience de la crise climatique s’est considérablement accentuée.

Lire aussi : Qatar 2022 : la Coupe du monde des excès

Dresser ce bilan au-delà de la dimension symbolique est une entreprise difficile, compliquée par la réticence du pays organisateur à communiquer et par sa tendance à livrer des données contradictoires ou lacunaires. Entre tentatives de « greenwashing » de la part des organisateurs et de « Qatarbashing » systématique des opposants à l’événement, voici quelques clés pour s’y retrouver.

Le Mondial 2022, laboratoire d’innovations écologiques ?

Les sept nouveaux stades (sur les huit de la compétition), signés par de prestigieuses agences d’architecture, ont été érigés selon des normes d’écoconstruction et d’écoexploitation ambitieuses et présentent un catalogue de démarches durables : utilisation de matériaux recyclés, recyclables ou produits localement, consommations électriques en partie assurées par l’énergie solaire, éclairage LED, recyclage de l’eau, isolation et optimisation de la ventilation, végétalisation des abords, etc.

Le Comité suprême d’organisation assure, par exemple, que 79 % des déchets solides issus des chantiers des stades ont été recyclés ou réutilisés, et que les systèmes de climatisation de ces ouvrages feraient progresser l’efficacité énergétique du conditionnement de l’air.

Les Qataris ressentent quelque amertume face aux critiques sur le coût environnemental de leur Coupe du monde : ils ont le sentiment d’avoir multiplié les démarches soutenables et les innovations technologiques. Mais ces efforts ne peuvent produire que des bénéfices marginaux. « On peut bien utiliser des énergies renouvelables et du béton écoresponsable, cela revient à mettre des phares LED sur une voiture diesel. Les gains sont dérisoires en regard du coût global de l’événement », résume Mael Besson, ancien responsable de la transition écologique au ministère français des sports.

La proximité des stades constitue-t-elle un avantage ?

Ils étaient douze dans le dossier de candidature, avant d’être ramenés à huit dès 2013, comme si la raison l’avait emporté, une fois passée la nécessité d’impressionner le comité exécutif de la FIFA. Seuls quatre ont été conservés aux lieux prévus, les organisateurs ayant pris le parti de regrouper toutes les enceintes dans l’agglomération de Doha : les deux plus distantes le sont d’une soixantaine de kilomètres, sept se tiennent dans un cercle de 15 kilomètres de rayon. Pour la première fois, une Coupe du monde sera disputée dans une ville et non plus dans un pays.

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