Le mois de Ramadan est actuellement dans sa troisième semaine, un mois où les musulmans se privent de manger et de boire de l’aube jusqu’au coucher du soleil. Pour certains, c’est aussi l’occasion de prendre des résolutions pour lever le pied sur les addictions telles que la drogue, l’alcool ou le tabac. Certains commencent même leur abstinence bien avant le début du mois sacré pour se préparer spirituellement à jeûner.
Selon Ghizlane Taïbi, rédactrice en chef à la télévision marocaine 2M et chercheuse en théologie, certaines croyances bien ancrées indiquent que le jeûne n’est pas conforme si la dernière consommation d’alcool date de moins de quarante jours. Une règle qui n’est pas mentionnée dans le Coran. Le psychiatre et addictologue Saad Oukili Idrissi reconnaît que le jeûne peut « aider à vaincre les addictions » et « réduire les envies et les symptômes de sevrage ». Il note cependant que ces bonnes résolutions restent souvent des vœux pieux et que le sevrage est souvent provisoire. Il recommande alors aux personnes qui souhaitent réellement en finir avec leur addiction de continuer à travailler avec des professionnels de santé, rappelant que l’addiction est une maladie.
Selon les derniers chiffres fournis par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) marocain, le pays compte 6 millions de fumeurs de cigarettes pour une population de 37 millions d’habitants. La dépendance aux drogues concerne près de 3% de la population, l’abus d’alcool 2%, et la dépendance alcoolique 1,4%.
En somme, pour certains musulmans, le mois de Ramadan est l’occasion de se libérer de leurs addictions. Mais il est important de rappeler que le sevrage est souvent provisoire et qu’il est important de continuer à travailler avec des professionnels de santé pour réellement en finir avec son addiction.