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« On ne va pas moins indemniser, on va travailler sur la durée maximum d’indemnisation en veillant à garder des planchers ». Invité du Grand Rendez-vous ce dimanche sur Europe 1/CNews/Les Echos, le ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion Olivier Dussopt revient sur la réforme de l’assurance-chômage et assure que le montant des indemnisations du chômage ne bougeront pas. « Aujourd’hui, elles sont à 57% à peu près du précédent salaire. C’est la moyenne européenne », explique le ministre.
Si le gouvernement veut réduire la durée d’indemnisation, il s’appuie sur des études. « Elles montrent qu’il y a deux périodes pendant lesquelles le taux de retour à l’emploi est le plus élevé : tout de suite après l’inscription à l’assurance-chômage, et tout de suite avant la fin des droits. Entre les deux, ça baisse un peu, donc nous voulons resserrer cette période-là », précise Olivier Dussopt.
Plus de rigueur quand ça va bien, plus de protection quand ça va mal
Cette réforme de l’assurance-chômage est un moyen pour le ministre du Travail de palier un manque de main d’œuvre dans les métiers en tension. « Le chômage a baissé, il est passé de 9,5% à 7,3%, mais ça reste difficile de recruter dans les secteurs en tension ». Parmi eux, la restauration, l’hôtellerie, mais aussi les métiers de transports, de métallurgie, sanitaires ou encore le médico-social. « On estime qu’il y a en France 400.000 offres d’emplois vacantes. » Pour Olivier Dussopt, cela ne s’explique pas seulement par l’attractivité de ces métiers. « Ça passe également par la formation, la disponibilité. C’est un chantier que l’on veut mener avec force. »
Ainsi, le ministre veut porter une réforme de l’assurance-chômage qui répond à un « principe simple » : « Quand l’emploi va bien, il faut des règles plus incitatives, tout en gardant des protections bien entendu. Au contraire, quand l’emploi va mal, il faut que les règles soient plus protectrices. » Ça a été le cas en 2020 pendant la crise Covid, où le gouvernement a prolongé les droits des demandeurs d’emploi par exemple.
Vers une réforme « plus structurelle »
Sur Europe 1, le ministre du Plein emploi se félicite de l’adoption de sa réforme au Parlement « sans 49.3 ». « On a la volonté d’avoir une réforme plus structurelle. Le Parlement nous permet de déterminer ces règles jusqu’à la fin 2023, où je saisirai une nouvelle fois les partenaires sociaux pour leur demander d’ouvrir une négociation avec la recherche d’un accord majoritaire ».
Nouvel objectif du ministre au Parlement désormais, la réforme des retraites, pour une application prévue pour le moment à l’été 2023. Une autre réforme « nécessaire » selon Olivier Dussopt, qui soutient un projet construit pour « améliorer et équilibrer le système » et « faciliter la retraite progressive et moins brutale des seniors. »