Nancy Pelosi a confirmé, dimanche 31 juillet, être comme prévu en route vers l’Asie. Mais la présidente de la Chambre des représentants américaine n’a pas encore précisé si elle ferait ou non étape à Taïwan, une éventuelle visite qui pourrait envenimer davantage les relations entre la Chine et les Etats-Unis.
« Je conduis une délégation du Congrès dans la région indo-pacifique pour réaffirmer l’engagement inébranlable de l’Amérique envers ses alliés et amis dans la région », a annoncé la démocrate dans un communiqué. « A Singapour, en Malaisie, en Corée du Sud et au Japon, nous tiendrons des réunions de haut niveau pour discuter de la manière dont nous pouvons promouvoir nos valeurs et nos intérêts communs notamment la paix et la sécurité, la croissance économique et le commerce, la pandémie de Covid-19, la crise climatique, les droits de l’homme et la gouvernance démocratique », a-t-elle ajouté.
Le ministère des affaires étrangères de Singapour a confirmé que Nancy Pelosi et la délégation qui l’accompagne se rendraient dans la cité-Etat du 1er au 2 août.
Une éventuelle visite vue comme une provocation par Pékin
La présidente de la Chambre des représentants entretient le flou autour d’une éventuelle visite à Taïwan, pour des raisons de sécurité.
Depuis des semaines, les tensions entre les Etats-Unis et la Chine se sont accrues à la suite d’informations selon lesquelles elle pourrait se rendre sur l’île autonome, que la Chine considère comme faisant partie de son territoire. Pékin verrait un passage, même bref, de la présidente de la Chambre des représentants sur l’île comme une provocation.
Washington n’a pas de relations diplomatiques avec Taïpeï et reconnaît le régime communiste de Pékin comme le seul représentant de la Chine. Mais les Etats-Unis vendent des armes à l’île et louent son régime « démocratique ».
La visite de Nancy Pelosi s’inscrit dans le contexte de la tension militaire montante dans la région. L’armée taïwanaise a effectué cette semaine ses plus importants exercices militaires annuels, qui comprenaient des simulations d’interception d’attaques chinoises depuis la mer. Dans le même temps, le porte-avions américain USS Ronald-Reagan et sa flottille ont quitté Singapour, pour se diriger vers la mer de Chine méridionale dans le cadre d’une opération programmée, a indiqué l’US Navy, la marine américaine.
Et samedi, en guise de réponse, la Chine a organisé un exercice militaire « à munitions réelles » dans le détroit de Taïwan.