« Pour moi, c’est la fin d’une longue bataille ». Vingt ans qu’elle attendait ça. Vingt ans qu’elle espérait pour son père « une reconnaissance de la nation ». L’ancien général putschiste Robert Gueï devrait prochainement obtenir le statut d’ancien chef de l’État, a annoncé sa fille Mireille Gueï, lors d’une cérémonie commémorative qui s’est déroulée dans le village natal de son père, Kabakouma, dans la région du Tonkpi (ouest ivoirien), près de la grande ville de Man, vingt ans jour pour jour après son assassinat.
« Une promesse » qu’Alassane Ouattara a formulée le 9 septembre, lors d’une rencontre avec les cadres de l’Union pour la paix et la démocratique en Côte d’Ivoire (UDPCI), le parti fondé par Robert Gueï, et dont sa fille ne doute pas de la concrétisation, par la prise d’un décret. « Le président n’est pas entré dans les détails. À son retour des États-Unis [Alassane Ouattara participe à la 77e Assemblée générale des Nations unies], il doit me recevoir et je saurai à ce moment ce que comporte ce statut. Mais déjà, mon père entre dans l’Histoire de la Côte d’Ivoire dont il avait été effacé. Pour moi, c’est le plus important », se réjouit Mireille Gueï, députée UDPCI.
Un procès « insoutenable »
Le général Robert Gueï était arrivé au pouvoir à la faveur d’une mutinerie muée en coup d’État contre Henri Konan Bédié le jour du réveillon de Noël de 1999, ce qui lui a valu le surnom de « père Noël en treillis ». Il se maintiendra à la tête de la junte jusqu’à la présidentielle de 2000. Ce militaire de carrière, Saint-Cyrien, sera assassiné trois ans plus tard, le 19 septembre 2002, lors d’un putsch manqué contre Laurent Gbagbo qui avait entraîné la prise de contrôle du nord et de l’ouest du pays par la rébellion.
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