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Dans un entretien accordé à France 24, l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz juge la situation « extrêmement difficile » dans le Sahel, où les groupes terroristes « sont en train de gagner du terrain » alors que les coups d’État se multiplient. Pour lui, le G5 Sahel est en train de « mourir à petit feu ». Il estime que les accusations du Mali selon lesquelles la France est complice de certains groupes jihadistes sont « invraisemblables », « très graves » et doivent « être prouvées ».
S’il pense que l’intervention militaire française au Mali en 2013 a été efficace au départ, Mohamed Ould Abdel Aziz estime qu’elle s’est « terminée en queue de poisson ». Selon lui, le combat contre les terroristes a été arrêté et le pouvoir français a ensuite encouragé la négociation avec certains d’entre eux. « C’était une erreur car on ne doit pas négocier avec les terroristes », assène-t-il.
Interrogé au sujet des accusations lancées par le Mali devant l’ONU contre la France qui serait aujourd’hui complice de certains groupes jihadistes, Mohamed Ould Abdel Aziz les juge « invraisemblables », « très graves », ajoutant qu’elles vont devoir « être prouvées et justifiées ».
Présent en France depuis un mois à la suite de la levée de sa résidence surveillée, il nie avoir passé un accord avec le pouvoir afin de lui épargner un procès et ajoute qu’il rentrera dans son pays « d’ici une à deux semaines ». Inculpé de corruption, blanchiment d’argent et enrichissement illicite pendant ses années de pouvoir, il affirme vouloir être jugé, affirmant que ces « fausses accusations » sont le résultat d’une vendetta politique. « Je tiens à être jugé pour prouver mon innocence », affirme-t-il.
Au sujet de sa fortune personnelle calculée à au moins 90 millions de dollars par une commission d’enquête mauritanienne, il parle de « surestimation ». Il précise n’avoir jamais déclaré être « pauvre », tout en niant toute malversation. Il se dit confiant dans la justice « si elle est laissée libre ». Interrogé sur la possibilité d’un coup d’État en Mauritanie, il affirme que vu la situation du pays, « il faut s’attendre à tout », tout en niant farouchement encourager une telle option.