Meta mène-t-il des tests visant à dégrader volontairement les performances de ses applications ? C’est ce que suggère le témoignage de George Hayward. L’ex-Metamate aurait critiqué ces essais et été licencié par la suite. Il a décidé de porter l’affaire en justice, en déposant une plainte contre Meta.
Dans le document relayé notamment par The Register, George Hayward assure que l’entreprise propriétaire de Facebook, Messenger, Instagram et WhatsApp procéderait à des tests de performance négatifs. Selon une pièce à conviction désignée comme un document interne de l’entreprise, Meta désignerait ces tests par l’appellation « Running Thoughtful Negative Tests » pour « exécution de tests négatifs réfléchis« . Un procédé assez opaque défini comme « une méthode qui mesure l’impact en dégradant intentionnellement certaines expériences utilisateur« .
Meta aurait ainsi étudié « la corrélation entre la latence de l’ouverture » d’un lien et « la probabilité qu’un utilisateur [le] commente. » Un test qui aurait nécessité dans ce cas d’augmenter la latence virtuellement dans l’application. En clair : une dégradation volontaire de l’expérience utilisateur à des fins de test. Comme l’indique le document, Meta aurait également appuyé l’idée selon laquelle « contrôler le délai de chargement des images » serait utile.
Des expérimentations sur l’autonomie
Selon la pièce à conviction, l’entreprise américaine aurait eu recours à de multiples reprises à de telles expérimentations depuis 2016. Dans ce contexte, Hayward affirme que son supérieur lui aurait demandé un jour d’effectuer des tests négatifs au sein du groupe d’efficacité de la batterie de Messenger. Hayward aurait alors fait part de ses craintes concernant la sécurité des utilisateurs de l’application, craignant que ceux-ci ne puissent plus utiliser leur téléphone pour passer un appel d’urgence si la batterie était entièrement vidée.
Des allégations supposément ignorées par l’entreprise, selon l’ex-employé. « Meta a choisi de licencier Hayward dans le cadre d’une prétendue réduction des effectifs pour exercer des représailles contre lui pour s’être plaint des tests négatifs de Meta. Sans ses objections répétées, il n’aurait pas été inclus dans la prétendue réduction des effectifs« , affirme la procédure.
Déposée le 20 janvier, la plainte aurait été retirée en raison d’une clause d’« arbitrage interne » de Meta, selon l’avocat du plaignant. Ce dernier affirme à The Register qu’il déposera prochainement une nouvelle plainte administrative.
Contacté par nos confrères, Meta affirme que « les revendications de M. Hayward sont sans fondement. »