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Macron exhorte les industriels les plus polluants à réduire de moitié les émissions d’ici dix ans

Emmanuel Macron annonce un plan pour encourager l'achat de voitures électriques



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Tout juste de retour de la COP27 à Charm el-Cheikh en Égypte, Emmanuel Macron a réuni mardi après-midi à l’Élysée les dirigeants des cinquante sites industriels français les plus émetteurs de gaz à effet de serre avec l’intention d’accélérer la lutte contre le changement climatique. Le président français leur a demandé de baisser de moitié leur volume d’émissions d’ici dix ans, moyennant un dédoublement de l’aide publique à 10 milliards d’euros. 

Ciment, aluminium, acier, engrais, sucre ou carburants : en pleine conférence mondiale sur le climat en Égypte, les dirigeants des cinquante sites industriels français les plus émetteurs de CO2 ont été conviés, mardi 8 novembre, à l’Élysée pour examiner les moyens de continuer à produire en France, sans réchauffer la planète

Le chef de l’État a proposé un pacte de décarbonation aux industriels les plus émetteurs de CO2 en France avec un doublement de l’aide publique à 10 milliards d’euros en échange d’un doublement de leur effort en la matière. « Si des projets et des sites sont identifiés d’ici dix-huit mois, si vous doublez vos efforts, si on arrive à passer des 10 millions de tonnes de CO2 évités à 20 millions instruits, nous doublerons les moyens consacrés à cet enjeu et passerons l’enveloppe de 5 à 10 milliards d’euros d’accompagnement », a lancé le chef de l’État aux industriels réunis à l’Élysée.

>> À lire aussi : COP27 : « Le climat ne saurait être la variable d’ajustement de la guerre », affirme Emmanuel Macron

Pour arriver à cet effort, le chef de l’État, tout juste de retour de la conférence mondiale sur le climat (COP27) à Charm el-Cheikh en Égypte, a aussi annoncé que le gouvernement allait dérouler une planification précise à six mois et dans les années à venir, « filière par filière ».

Qui pollue ? 

Les dirigeants des cinquante sites industriels français les plus émetteurs de CO2, dont le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné, ont donc été reçus dans la salle des fêtes de l’Élysée.

À eux seuls, ces 50 sites représentent 30 000 emplois et la moitié des émissions de l’industrie, soit 10 % des émissions du pays. « Le but c’est de diminuer par deux les émissions de gaz à effet de serre de ces sites en dix ans, donc d’enlever 5 % des émissions françaises », explique-t-on à l’Élysée.

Leur point commun est d’émettre des quantités considérables de CO2 dans l’atmosphère, soit parce qu’ils brûlent du gaz pour chauffer leurs installations, soit parce qu’ils extraient certains éléments chimiques (l’hydrogène par exemple) du méthane et rejettent le CO2.

Un premier quinquennat timoré

Emmanuel Macron a insisté sur sa volonté d’accélérer la lutte contre le changement climatique, après un premier quinquennat jugé trop timoré en la matière par les spécialistes de l’environnement. Mais aussi de réindustrialiser.

« La décarbonation c’est un des éléments qui doivent nous permettre à continuer de créer de l’emploi industriel », a-t-il souligné.

>> À lire sur France 24: Le stockage du CO2, solution d’avenir ou chèque en blanc aux pollueurs ?

Le chef de l’État a surtout pointé la concurrence exacerbée de puissances économiques comme les États-Unis qui promettent des subventions publiques massives pour la décarbonation, avec un risque de désindustrialisation si les Européens ne suivent pas.

« Les États-Unis sont producteurs d’un gaz peu cher qu’ils vendent cher, et en plus ils ont pris des dispositifs d’aides massives sur certains secteurs », a-t-il déclaré.

« Ce n’est pas conforme aux règles de l’OMC et ce n’est pas amical », a-t-il insisté en promettant de mettre le sujet sur la table lors de sa visite d’État début décembre à Washington.

S’adressant aux industriels, il a demandé que des « contrats de transition écologique » soient signés pour graver dans le marbre les efforts promis, site par site, et filière par filière aussi, sous l’égide du ministre de l’Industrie.

Avec AFP

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