« L’Etat sera aux côtés des entreprises. » Mercredi 26 octobre au soir, Emmanuel Macron a voulu montrer que les pouvoirs publics soutiendraient les entreprises face à la flambée des prix de l’énergie, de la même façon qu’ils ont soutenu les ménages depuis un an, en prenant à leur charge l’augmentation des tarifs du gaz, de l’électricité, et même une partie de la hausse des carburants.
Depuis la fin 2021, l’essentiel des fonds publics mobilisés via les différents boucliers tarifaires pour contenir les prix de l’énergie l’ont en effet été en faveur des ménages (soit 100 milliards d’euros entre la fin 2021 et la fin 2023). Mais face au risque de fermeture d’usines ou d’entreprises sous la pression des prix, l’exécutif a finalement décidé de rouvrir des dispositifs d’aide pour ces dernières, qui avaient été largement épaulées pendant la crise due au Covid-19.
« Il faut que celles et ceux qui produisent les biens consommés, on les aide à absorber les prix de l’énergie pour qu’ils ne vous les transmettent pas », a expliqué le chef de l’Etat, mercredi soir, sur France 2, faisant du soutien aux entreprises un outil supplémentaire pour freiner l’inflation. « On va adapter nos mécanismes sur les entreprises pour éviter que ça se propage. »
En réalité, l’enjeu est au moins autant de contenir l’inflation que de montrer que l’Etat n’abandonne pas les entreprises hexagonales face à la crise de l’énergie, alors que l’Allemagne a provoqué un séisme en Europe en septembre en annonçant un paquet d’aides de 200 milliards d’euros pour protéger ses ménages et ses entreprises.
« Un risque de délocalisation »
Le gouvernement entend aussi montrer qu’il soutient son tissu industriel, alors que les bas coûts de l’énergie hors d’Europe, notamment en Amérique du Nord, en font réfléchir certaines. « Il y a un risque de délocalisation si l’énergie reste plus chère qu’aux Etats-Unis ou en Asie », prévenait ainsi Catherine MacGregor, la directrice générale d’Engie, dans les colonnes du Monde, mi-octobre. Un risque qui concerne principalement les plus grandes entreprises. Mais l’exécutif estime nécessaire d’aider l’ensemble de l’appareil productif.
Le gouvernement va donc faire bénéficier les très petites entreprises (TPE) de la « même aide que les ménages » avec le bouclier tarifaire. Ces dernières ne subiront qu’une hausse de 15 % de l’électricité – autant que les ménages – à partir du 1er janvier 2023. Un mécanisme complémentaire pour les « très petites entreprises qui sont très consommatrices d’électricité ou de gaz », comme les boulangeries, va être ajouté « pour amortir les augmentations » et « garantir » un prix raisonnable. Il sera aussi proposé aux plus petites collectivités locales.
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