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l’ultraluxe parisien ne connaît pas la crise

l’ultraluxe parisien ne connaît pas la crise


Les immeubles de la rue de Rivoli, à Paris, avec vue sur le jardin des Tuileries.

Si les prix commencent à reculer sur le marché immobilier parisien « classique », il n’en est rien dans l’ultraluxe : les tarifs restent orientés à la hausse, constatent les professionnels de ce secteur. « Dans les 6e, 7e, 8e et 16e arrondissements, les prix sont stratosphériques, on dépasse même les 30 000 euros le mètre carré pour les biens clés en main, sans travaux », constate Leonard Cesari, directeur associé du Groupe Mobilis. Des propriétés d’exception qui ne connaissent pas la crise, à condition qu’elles répondent aux standards internationaux de l’hyper haut de gamme immobilier : « On parle ici de pied-à-terre de 200 mètres carrés avec terrasse, climatisation et une jolie vue », précise Nicolas Pettex-Muffat, directeur général de Daniel Féau Conseil immobilier. « Cette popularité de l’ultraluxe date de la sortie du Covid », poursuit-il, ajoutant vendre « deux fois plus de biens au-delà des 3 millions d’euros qu’avant la pandémie ».

C’est que les acquéreurs étrangers investissent à nouveau dans la pierre parisienne. Surtout depuis que le taux de change est nettement favorable au dollar par rapport à l’euro. Ainsi, 33 % des biens actuellement vendus par le réseau Barnes dans le quartier du Marais le sont à des étrangers. Dans le 8e arrondissement, la part de la clientèle internationale atteint 30 % quand elle est de 25 % dans le 7e arrondissement et de 20 % dans l’Est parisien.

« Ce sont principalement les Américains qui achètent aujourd’hui à Paris », affirme Frank Sylvaire, directeur associé de Paris Ouest Sotheby’s Realty. Une clientèle exigeante qui délaisse les biens avec travaux, « sauf s’il y a un fort potentiel sur la propriété et que le prix proposé prend en compte le budget travaux et le temps nécessaire pour les réaliser », nuance Iris Tang, directrice d’Emile Garcin Rive Droite.

Sans travaux, sauf…

En effet, comme dans l’immobilier classique, les acquéreurs dans le luxe n’entendent plus mettre le prix fort pour acquérir des biens qui comptent des défauts. « Dès qu’un logement est situé au premier étage, qu’il n’a pas de terrasse, qu’il est situé dans un quartier bruyant ou qu’il manque de luminosité, les prix sont négociés à la baisse, observe M. Cesari. Et quand le propriétaire ne consent pas à diminuer le prix, les délais de vente peuvent atteindre deux à trois mois. »

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Pour les logements haut de gamme à moins de 3 millions d’euros, en revanche, les acquéreurs sont plus sensibles à l’évolution des prix de l’immobilier et des taux de crédit. Les négociations vont bon train et les performances énergétiques du logement deviennent même parfois décisives. Autant d’éléments qui densifient l’offre de biens sur le marché. Dans le Marais, par exemple, les stocks d’appartements à vendre chez Barnes ont progressé de 8 % sur un an. « Mis à part l’ultraluxe, qui est protégé, les prix se tassent pour les propriétés sous les 3 millions d’euros, et le marché pour cette catégorie de biens devrait commencer à se retourner en 2023 », anticipe M. Sylvaire.

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