L’ouragan Fiona a fait des ravages en Nouvelle-Écosse en fin de semaine dernière. Elle a aussi chambardé les plans des Screaming Eagles du Cap-Breton, une formation de la LHJMQ, à plusieurs égards.
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«Les gens du Québec n’ont pas idée de ce qui s’est passé ici, a affirmé l’entraîneur-chef Jon Goyens. On a vécu la pire tempête de l’histoire du Canada.»
Depuis dimanche matin, plusieurs milliers de citoyens de Sydney sont privés d’électricité, mais aussi d’eau potable.
«La majorité des gens n’a pas d’électricité, a ajouté le Montréalais. Le réseau pour les cellulaires fonctionne au minimum. Ça signifie qu’on n’a pas toujours accès à l’internet.
«Plusieurs maisons ont besoin de pompes pour l’eau potable, mais ils n’ont pas d’électricité pour les faire fonctionner. Pour l’essence pour les génératrices, il y a des longues files d’attente partout.»
Heureusement, aucun membre de son équipe n’a été blessé durant le passage de Fiona. Goyens s’est réfugié dans le sous-sol de son directeur-général Sylvain Couturier durant les forts vents.
«Je serais menteur de dire que je n’ai pas eu peur. Il y avait beaucoup d’incertitudes autour de cet ouragan.
«La bonne nouvelle, c’est que nous n’avons pas eu autant de pluie que prévu. Il prévoyait 10 à 12 pouces d’eau. L’île est tellement large que la température peut être différente d’un secteur à l’autre. La dévastation n’est pas pareille partout.»
Un nid de fortune
Sur le plan sportif, les Screaming Eagles doivent composer avec plusieurs défis de logistique. À commencer par leur domicile.
Depuis le passage de la tempête, leur aréna, le Centre 200, est privé de courant. Et la situation n’est toujours pas rétablie au moment d’écrire ces lignes.
Du même coup, les systèmes de refroidissement ont cessé de fonctionner. La glace a fondu en quelques heures.
«On est sur le ciment, a précisé Goyens. Pour une raison que tout le monde ignore, l’aréna de la réserve amérindienne Membertou, qui est située à quelques kilomètres de Sydney, a de l’électricité.
«On a transporté nos équipements à cet endroit lundi. On a pratiqué mardi. Notre plan est jouer notre match samedi à Halifax.»
Pour le moment, les Screaming Eagles ne savent pas quand ils retrouveront leur vestiaire et leurs partisans. Le tout est évalué sur une base quotidienne.
Les humains avant
Comme toutes les formations de la LHJMQ, les Screaming Eagles ont plusieurs joueurs en pension. Un casse-tête qui sort du cadre sportif.
«Je travaille avec des personnes en premier et des joueurs en deuxième, a expliqué Goyens. C’est la façon que j’approche le coaching depuis toujours.
«Ça doit être la même chose dans cette situation. Je suis un père de famille et je peux très bien me placer dans les chaussures de ceux de mes joueurs. Ils ne peuvent pas communiquer avec leurs enfants.
«Je leur permets de rester à l’aréna plus longtemps s’ils ont besoin d’une douche ou de pouvoir remplir leur batterie de cellulaire. Moi et toute l’équipe sommes à l’écoute de leurs besoins. On veut prendre soin d’eux.»
Goyens et ses joueurs ne veulent pas se servir de l’ouragan Fiona pour expliquer des défaites ou des mauvaises performances dans les prochaines semaines.
«Ça va faire partie de l’histoire de notre saison, mais nous ne voulons pas que ça définisse l’identité de notre formation.»
