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L’heureux destin de Marc-Antoine Dequoy

L’heureux destin de Marc-Antoine Dequoy


Marc-Antoine Dequoy a eu un parcours plutôt atypique dans le football. Aujourd’hui, il est bien en selle avec les Alouettes. C’est comme si une place l’attendait malgré les obstacles qu’il a dû surmonter en cours de route.

Dimanche, lors de la demi-finale de l’Est contre les Tiger-Cats de Hamilton, des flashs de sa jeunesse lui reviendront à la mémoire, quand il regardera en direction de son père au stade Percival-Molson. 

Enfant, il assistait aux matchs aux côtés du paternel, lequel avait des abonnements de saison dans les gradins sud, derrière le banc des Alouettes. M. Dequoy prendra place tout près de cette section dimanche.

Rêve réalisé

Les Alouettes font partie de la famille depuis toujours.

« J’ai des photos où on me voit au camp d’entraînement quand j’étais petit, raconte Marc-Antoine.

« De jouer pour les Alouettes aujourd’hui et d’être un partant, c’est un rêve qui s’est réalisé. »

Dequoy a commencé à jouer au football à l’âge de 5 ans. Il a gravi les échelons jusqu’à la fin du secondaire. 

Puis, en première année au Cégep André-Laurendeau, il a mis son sport de prédilection de côté.

« Je pensais que je n’aimais plus le football, raconte-t-il.

« Je jouais depuis l’âge de 5 ans et je ne savais plus si c’était par habitude ou par passion. Cette inactivité d’un an a rallumé ma flamme pour le football. »

Maciocia s’en souvient

L’année suivante, Dequoy a mis le cap vers le cégep Montmorency, où on lui a donné la chance de montrer son savoir-faire. 

Il n’a disputé que cinq matchs, mais c’était assez pour que son entraîneur, Paul Eddy Saint-Vilien, qui se joignait au personnel d’entraîneurs des Carabins de l’Université de Montréal la saison suivante, le recommande à Danny Maciocia.

« Marc-Antoine ne ressemblait pas à la plupart des joueurs issus des rangs collégiaux, se rappelle l’entraîneur-chef des Alouettes. 

« C’était un bonhomme élancé doté d’une grande rapidité. Mais il n’avait pas un gros bagage de football. C’est à l’université qu’il a appris la position de demi défensif. »

C’est sans doute la raison pour laquelle Dequoy répète deux ou trois fois dans la conversation qu’il n’était pas connu à ce moment.

« On a vu l’athlète en lui, continue Maciocia.

« On s’est dit qu’on l’amènerait chez nous et qu’on travaillerait avec lui. On disait : tant mieux si ça marche. 

« Mais si on nous avait demandé s’il serait là où il est aujourd’hui, on aurait probablement répondu non. Mais on avait vu le potentiel et il a fait le reste. »

Décision salutaire

Sa première saison avec les Carabins lui a apporté son lot de difficultés.

« On passait notre temps à le changer de position, relate Maciocia. 

« Après sa première année, j’ai dit à mes adjoints qu’on allait investir en lui, le faire jouer à une seule position, qu’on lui témoignerait de la patience et de la confiance. »

Dequoy est devenu demi de coin, et c’est là que sa carrière a pris son envol.

« Je suis passé d’un joueur obscur à un joueur qui a été choisi au sein de l’équipe d’étoiles universitaire canadienne, enchaîne-t-il. 

« Mon cheminement paraît peut-être atypique, mais dans un certain sens, on a tous des parcours irréguliers. »

Rapidité hors de l’ordinaire

L’an dernier, à sa première saison professionnelle, les Alouettes en ont fait leur maraudeur.

Ça demandait à nouveau un ajustement.

« Quand j’étais demi de coin, je restais en périphérie, explique-t-il.

« Là, je travaille dans les zones profondes. Les angles de poursuite sont différents. »

Sa rapidité le sert bien. Les téléspectateurs l’ont peut-être remarqué, Dequoy semble de tous les jeux.

« Comme je dis, il est toujours dans la photo ! lance Maciocia.

« Il n’y a pas beaucoup de joueurs qui courent vite comme lui. Il est capable de jouer le ballon comme un receveur de passes du haut de ses 6 pi, 3 po. Il couvre beaucoup de terrain. 

« Parfois, quand l’adversaire lance le ballon et qu’on le regarde filer des lignes de côté, on se dit qu’on s’est fait avoir. Mais Marc-Antoine est toujours là. Il est comme un gardien au hockey. Il est la dernière ligne de défense. 

« C’est un bon joueur et je suis convaincu qu’il va être encore meilleur au cours des prochaines années. »

L’heure de la vengeance

À 28 ans, Dequoy vient d’être nommé joueur canadien de l’année des Alouettes.

« Je suis très heureux de ça, mais quand on pratique un sport d’équipe, le premier objectif est de remporter un championnat, affirme-t-il. 

« Mais c’est toujours agréable de voir son travail être reconnu, surtout chez les pros. J’espère que ça va se transposer sur le terrain pour le match de dimanche. »

Dequoy respecte les Tiger-Cats, mais il veut remporter la victoire à tout prix.

« On a perdu contre eux en demi-finale l’an dernier, rappelle-t-il.

« On a le sentiment de ne pas avoir accompli notre travail. On aborde vraiment le match de dimanche avec beaucoup de sérieux. On est animés par une sensation de revanche. »

Les Alouettes ont gagné deux de leurs trois matchs contre les Tiger-Cats cette saison, mais les résultats ont été serrés.

Les deux équipes jouent mieux qu’en première moitié de saison, les Alouettes ayant conservé une fiche de six victoires et trois défaites en deuxième moitié.

Les Tiger-Cats ont pour leur part remporté leurs quatre dernières rencontres.

Pensée pour maman

Enfin, Dequoy aura une pensée pour sa mère, qui est décédée en septembre.

« Son départ a été très difficile à accepter et ce l’est encore, indique-t-il.

« Ma mère était ma plus grande fan. Je joue pour elle, c’est ma façon de lui rendre honneur. »



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