L’Europe est confrontée à un défi majeur : trouver des investisseurs prêts à acheter sa dette qui devrait s’élever à plus de 550 milliards d’euros en 2023. En effet, les dépenses publiques sont en hausse, notamment pour faire face aux impacts du réchauffement climatique et à la guerre en Ukraine. En même temps, la Banque centrale européenne (BCE) qui avait pour habitude d’acheter ces dettes se retire progressivement du marché.
Face à cette situation, les dix principaux pays de l’Union européenne doivent trouver des investisseurs privés prêts à participer, et selon les calculs de Deutsche Bank, il leur faudra trouver 555 milliards d’euros nets. Un chiffre trois fois supérieur à celui de l’année 2022. Pour y parvenir, les investisseurs demandent des taux d’intérêt suffisamment alléchants. Ce besoin de financement a donc un coût plus élevé qu’auparavant.
Si les Grandes institutions telles que Pimco et BlackRock sont prêtes à acheter ces dettes, leur prix sera cependant conditionné à des conditions avantageuses : les taux d’intérêt proposés devront être satisfaisants. Mais les investissements restent intéressants, bien que certains coûts supplémentaires devront être pris en compte.
Eurostat a rappelé récemment que le déficit de plusieurs pays de l’Union européenne est en hausse. Il est de 3,6 % du PIB pour la zone euro cette année, une nette amélioration par rapport aux années de la pandémie (7,1 % en 2020, 5,3 % en 2021), mais le déficit est à son plus haut niveau depuis la crise de la zone euro en 2012. L’Italie est le pays le plus exposé avec un déficit de 8 % du PIB l’année dernière, suivie de Malte (5,8 %), suivi ensuite de l’Espagne (4,8 %) et de la France (4,7 %).
En définitive, si les investisseurs privés seront vraisemblablement au rendez-vous pour acheter les dettes européennes, les marchés devront être attractifs en termes d’intérêts pour répondre à ce besoin de financement. La situation de la dette publique européenne doit être observée de près.