La Première ministre Élisabeth Borne s’apprête à rencontrer les syndicats français la semaine prochaine, avant une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites prévue le jeudi 6 avril. Cette rencontre est inédite depuis des semaines et marque une tentative de dialogue entre les deux parties. La tension est retombée après la 10ème journée d’action qui s’est déroulée sans heurts majeurs. Le Conseil constitutionnel rendra ses décisions sur la constitutionnalité du projet de loi adopté et sur la recevabilité de la demande de référendum d’initiative partagée (RIP) le vendredi 14 avril.
Selon le ministère de l’Intérieur, 740 000 personnes ont manifesté en France, dont 93 000 à Paris, tandis que la CGT revendique plus de 2 millions de personnes mobilisées, dont 450 000 dans la capitale. Avant la prochaine mobilisation du 6 avril, les syndicats se sont vu proposer une rencontre avec Élisabeth Borne à Matignon. La date reste encore incertaine, mais selon Marylise Léon, numéro 2 de la CFDT, elle devrait avoir lieu mercredi 5 avril. Les syndicats souhaitent aborder la question des retraites lors de cette rencontre, pour laquelle presque toutes les organisations ont répondu favorablement.
La CGT, en pleine période de congrès, est quant à elle encore hésitante quant à sa participation à la rencontre proposée par Élisabeth Borne. Pour Marylise Léon, cette invitation est une opportunité à ne pas manquer pour sortir de la crise. Laurent Berger, numéro un de la CFDT, a de son côté mis en garde sur la nécessité de parler des retraites lors de la rencontre éventuelle, sous peine de voir les syndicats quitter la salle.
Le ministre des Relations avec le Parlement, Franck Riester, et le président du MoDem, François Bayrou, ont prévenu que la question du recul de l’âge légal de départ à la retraite ne serait pas à l’agenda de la rencontre, car cela reste un point de désaccord entre les syndicats et le gouvernement. Ce point de désaccord a également été soulevé par des députées lors de conférences de presse. La mobilisation reste majoritairement approuvée dans l’opinion publique selon un sondage Elabe pour BFMTV paru mercredi.
Si la rencontre entre les syndicats et le gouvernement a bien lieu, il reste à savoir si elle sera productive ou si elle finira en dialogue de sourds. Laurent Escure, secrétaire général de l’Unsa, et Alexis Corbière, député LFI, ont prévenu des risques de déception, avec un effet qui serait « désastreux » et une journée du 6 qui « prendrait une autre tournure ». L’opposition souligne également qu’un dialogue sincère est nécessaire pour sortir de la crise.
