in

Les protestations Azimio au Kenya : des centaines de personnes assaillent la ferme de l’ancien président Uhuru Kenyatta.



Si la propriété de n’importe quel Kenyan est attaquée, nous envahirons également vos fermes et ceux qui n’ont pas de terre pourront également posséder des terres. Voici le message que le leader politique kenyan, William Ruto, a adressé directement à Uhuru Kenyatta, le président du pays et leader du parti politique Azimio, ainsi qu’à Raila Odinga, l’un de ses alliés.

Ces propos ont été tenus lors d’une manifestation organisée par William Ruto lors de sa campagne électorale pour les élections présidentielles de 2022. Il a accusé Uhuru Kenyatta et Raila Odinga de causer de la violence au Kenya en finançant des groupes criminels pour mener des attaques contre la population, notamment contre les communautés qui soutiennent sa candidature.

William Ruto a également critiqué la politique de redistribution des terres menée par le gouvernement kényan, qui vise à donner des terres à ceux qui n’en ont pas. Selon lui, le gouvernement doit plutôt encourager les Kényans à investir dans des terres pour développer l’agriculture, qui est l’un des principaux moteurs de l’économie du pays.

Ce discours de William Ruto a été vivement critiqué par l’opposition et la société civile kényane, qui y voient une incitation à la violence et à la division dans un pays qui a déjà connu des périodes de violences post-électorales. Le président Uhuru Kenyatta a lui-même appelé les Kényans à la paix et à l’unité, tout en affirmant que la sécurité des citoyens serait garantie en toutes circonstances.

Au-delà des enjeux politiques et économiques, le discours de William Ruto soulève une question essentielle pour l’avenir du Kenya : la question foncière. Depuis la colonisation, les terres kényanes ont été détenues par une minorité de propriétaires terriens, principalement d’origine européenne. Après l’indépendance, le gouvernement kényan a mis en place une politique de redistribution des terres, qui a permis à beaucoup de Kényans d’accéder à la propriété foncière.

Cependant, cette politique a également entraîné des conflits entre les différentes communautés, qui se disputent parfois les terres les plus fertiles et les plus convoitées. De plus, la corruption et la spéculation immobilière ont entraîné une augmentation des prix des terres, rendant l’accès à la propriété foncière de plus en plus difficile pour les plus démunis.

C’est pourquoi le gouvernement kényan a lancé en 2017 une réforme foncière ambitieuse, qui vise à rationaliser l’utilisation des terres, à protéger les petits exploitants agricoles et à établir des règles claires pour garantir la sécurité foncière des citoyens du pays. Cette réforme pourrait contribuer à résoudre les conflits fonciers qui ont trop souvent dégénéré en violences meurtrières dans le passé.

En somme, la question foncière est un enjeu crucial pour l’avenir du Kenya. Toutefois, la violence et les menaces ne peuvent en aucun cas constituer une solution durable aux problèmes fonciers du pays. Il est donc essentiel que tous les acteurs politiques et sociaux du Kenya fassent preuve de responsabilité et de dialogue pour bâtir un Etat juste et pacifique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

La relation franco algerienne poursuit son jeu de yoyo

La relation franco-algérienne poursuit son “jeu de yoyo”

20 ans plus tard, Réflexion et Regret sur le Vote de 2002 pour la Guerre en Irak