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Les Mureaux se rêvent en « Clairefontaine de la breakdance »

Les Mureaux se rêvent en « Clairefontaine de la breakdance »


On ne s’attendait pas à ça en poussant les portes du centre de la danse Pierre-Doussaint aux Mureaux (Yvelines). Quand on nous a parlé d’une formation de breakdance qui s’y déroulait, on imaginait des sneakers crissant sur le parquet, des jambes qui s’agitent et des corps qui tournent. Bref, de la danse hip-hop au sol, de la breakdance.

Mais, pour la danse, il fallait venir le matin. Cet après-midi de fin d’octobre, une poignée de personnes sont assises autour d’un carré de tables, chacune devant un ordinateur portable. Un paperboard pose le sujet du jour : « Développer des méthodologies de recherche et d’analyse de la culture hip-hop. »

Il s’agit de la première formation officielle d’entraîneur de breakdance (aussi appelé breaking ou break) en France, lancée en septembre et organisée par la Fédération française de danse (FFD). Pendant dix semaines dans l’année, six stagiaires (cinq hommes, une femme), âgés de 23 à 38 ans et venant de Bordeaux, Lorient, Troyes, Mantes-la-Jolie (Yvelines), vont se réunir aux Mureaux puis à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep), au bois de Vincennes.

Des formateurs et des étudiants, lors d'un cours théorique sur la pratique hip-hop au centre de la danse Pierre-Doussaint, aux Mureaux (Yvelines), le 26 octobre 2022.
Nabil Quintessence et Nasso, breakdancers et formateurs au centre de la danse Pierre-Doussaint, aux Mureaux (Yvelines), le 26 octobre 2022.

Ce n’est pas un hasard si la ville des Yvelines accueille l’initiative autour de cette danse urbaine qui sera présente en compétition pour la première fois aux Jeux olympiques de 2024. La municipalité veut s’inscrire dans l’héritage de Paris 2024 et faire des Mureaux un « Clairefontaine de la breakdance » – en référence au centre national du football.

La commune a accueilli un stage du pôle espoir de l’équipe de France de breakdance en février 2022. En avril, la FFD y a organisé le battle interrégional Ile-de-France-Normandie du championnat de France de breaking. Dernier événement en date, le 1er octobre a eu lieu la première édition du Breaking Expert Battle, compétition internationale où s’affrontaient des cadors de la discipline.

« Carte blanche pour axer le projet sur les danses hip-hop »

Si Les Mureaux ne sont pas le berceau de la break en France, la ville a été marquée par l’irruption de la culture hip-hop et des danses urbaines (dont la breakdance) dans les années 1990. « Ça s’est développé dans les centres sociaux, il y avait des battles entre quartiers », se souvient Monica, quadragénaire au parc Molière.

Une figure symbolise cette culture : Antoinette Gomis. Née aux Mureaux, la danseuse et chorégraphe de 38 ans a connu le succès jusqu’à être acclamée à l’Apollo Theater de New York ou collaborer avec Madonna. Elle a fondé en 2001, dans son quartier natal, l’association Funky Ladies, devenue une référence, qui compte près de 250 élèves (de 4 à 50 ans) en danse hip-hop. « C’est aux Mureaux qu’a grandi mon hip-hop à moi, dit en souriant Antoinette Gomis, souvent de retour pour donner des cours. On s’entraînait tous au centre social Georges-Brassens avec mes frères et sœurs, je les regardais breaker»

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