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les mesures écartées du plan sobriété de Matignon

les mesures écartées du plan sobriété de Matignon


Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique, lors de la présentation du plan de sobriété énergétique du gouvernement, à Paris, le jeudi 6 octobre 2022.

« Il fait frais, non ? » Dans les salons des ministères et de l’Elysée, où le chauffage ne doit pas excéder 19 degrés, ce mot d’accueil tient désormais lieu de démonstration que l’Etat s’applique à lui-même ce qu’il professe. Alors qu’en début de semaine des révélations sur les affaires judiciaires touchaient l’exécutif, l’entourage présidentiel valorisait même le col roulé d’Emmanuel Macron comme un gage de modernité. L’exemplarité se mesure-t-elle, désormais, à l’aune de la sobriété ? Dans le plan présenté par Elisabeth Borne, jeudi 6 octobre, un chapitre intitulé « L’Etat exemplaire » souligne ainsi que « l’Etat met tout en œuvre pour réduire de 10 % sa consommation d’énergie ».

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Sauf que, selon nos informations, plusieurs mesures contraignantes remontées à Matignon ont été écartées du plan final. La première d’entre elles figurait dans le programme du chef de l’Etat, puis dans la déclaration de politique générale de la première ministre : rendre « obligatoire » l’indexation de la rémunération des dirigeants des grandes entreprises sur le respect de leurs objectifs environnementaux. Une mesure à impact positif au plan écologique, avait jaugé l’Institut Montaigne, puisqu’elle favoriserait les investissements dans des domaines favorables à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Dans un document de travail que Le Monde s’est procuré, le ministère de la transformation et de la fonction publiques considère que la même mesure serait adaptée aux hauts cadres de l’Etat. « Il serait logique que l’Etat applique ce principe à ses dirigeants pour lesquels c’est pertinent », soulignaient même les services à destination d’Antoine Pellion, le secrétaire général à la planification écologique. L’idée, pour cette fois, a périclité.

Remplacer la flotte automobile

Une autre proposition consistait à rendre obligatoire des jours de télétravail pour les agents publics, afin de fermer les bâtiments. L’idée, là encore, a été écartée au profit d’une mesure d’encouragement. Elle reste, toutefois, dans les tuyaux en fonction des économies d’énergie qui seront réalisées. La réduction des surfaces de bureaux dans les ministères et administrations, trop complexe pour être mise en œuvre cet automne, n’a pas non plus été retenue, mais devrait réapparaître dans le plan de planification environnementale, en cours d’élaboration.

Enfin, des membres du gouvernement avaient préconisé de remplacer la flotte automobile de l’Etat par des véhicules électriques. Avec à l’esprit l’embarras provoqué, fin juillet, par la quinzaine de voitures au moteur ronronnant dans la cour de l’Elysée, et offertes à la vue des caméras, bien avant que le chef de l’Etat ne s’alarme de la « fin de l’abondance » des ressources d’énergie fossile. « A partir du moment où on dit aux Français : l’Etat, les ministères vont montrer l’exemple, ça va nécessiter de changer un certain nombre de comportements », avait concédé le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran.

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