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Les médecins de famille en ont assez des papiers d’assurances

Les pharmaciens veulent aider à désengorger les urgences


Les médecins de famille consacrent le quart de leur temps à remplir des documents pour les assureurs, les employeurs, un collègue spécialiste ou d’autres tâches cléricales. Leur fédération veut s’attaquer à ce fléau de la paperasse afin de récupérer des milliers d’heures de soins.  

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Un vaste sondage mené en mars dernier auprès de 2 248 membres de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) démontre que les formulaires occupent 9,7 heures sur une semaine de 40 heures (24%). 

« Imaginez-vous? Sur 9000 docteurs, si je réduis la paperasse de deux heures par semaine, je viens de récupérer 18 000 heures! C’est effarant, le temps perdu, là-dessus », s’emporte le Dr Marc-André Amyot, président de la FMOQ. 

De nombreux assureurs exigent un papier du médecin pour rembourser une visite chez le physiothérapeute, le massothérapeute ou le psychologue, par exemple. C’est sans compter les formulaires à remplir pour la SAAQ et la CNESST ou les billets à signer pour justifier l’absence d’un travailleur. 

Ottawa le fait

Pourtant, Ottawa vient de démontrer avec son nouvel assureur qu’il est possible de fonctionner sans encombrer les cabinets des médecins. « Les assureurs des fonctionnaires fédéraux, à partir de juillet 2023, n’exigeront plus la prescription médicale pour couvrir la physio, la masso, le psychologue », illustre le Dr Amyot. 

« Donc, s’il y a des assureurs qui nous disent que ce n’est pas possible : je m’excuse, oui, c’est possible, il y en a qui le font! », lance-t-il. 

La FMOQ souhaite sensibiliser les assureurs à cet enjeu, mais aussi le gouvernement du Québec, qui assure les travailleurs et les accidentés de la route. 

Une des solutions à la crise

Bien entendu, toute la paperasse ne peut pas disparaître de la vie des médecins, mais la proportion pourrait être ramenée à environ 5% du temps de travail en cabinet, croit le Dr Amyot. « Dans le contexte de la pénurie de 1000 médecins, on ne peut pas se peut pas se permettre de monopoliser du temps pour des services qui ne sont pas des services cliniques », dit-il. 

L’enjeu a même un impact sur l’attractivité de la profession pour les étudiants en médecine, rebutée par l’idée de consacrer le quart de leur temps à remplir des formulaires. Sans oublier le fait qu’ils devront aussi travailler dans les urgences. « Les étudiants regardent ça et se disent : pas sûr que je veux être médecin de famille, je pense que je vais faire un spécialiste », affirme Dr Marc-André Amyot. 

Alors que le ministre de la Santé Christian Dubé tente par tous moyens de faciliter l’accès à la première ligne du réseau de la santé, une partie de la solution se trouve peut-être dans une réduction de la paperasse exigée pour un simple traitement chez le physiothérapeute. 



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