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Les Jeux olympiques éveillent enfin l’intérêt des golfeurs français

Les Jeux olympiques éveillent enfin l’intérêt des golfeurs français


Le golfeur français Romain Langasque, à St Andrews, en Écosse, le 14 juillet 2015.

La relation entre les Jeux olympiques (JO) et le golf a toujours très distante, et jamais passionnelle. Plombée par le désintérêt historique du mouvement olympique envers l’univers de la petite balle blanche. Au programme des Jeux au début du XXe siècle, de 1900 à 1904, le golf a ensuite disparu des radars pendant cent douze ans, avant de faire son retour lors des JO de Rio, au Brésil, en 2016. Sans pour autant susciter une adhésion immédiate des meilleurs golfeurs internationaux. Au Brésil, douze des vingt meilleurs joueurs mondiaux n’avaient pas répondu présent.

Un constat logique pour Christophe Muniesa, directeur général de la Fédération française de golf (FFGolf), car « la discipline s’était organisée loin du monde olympique. Les épreuves de référence, pendant tout le XXe siècle, ont été les tournois majeurs ». A savoir : les Masters d’Augusta, l’US Open et le PGA Championship, aux Etats-Unis, et le British Open. Résultat : quand les Jeux représentent le Graal pour certains athlètes, chez les golfeurs, faire l’impasse sur la compétition est loin d’être un crève-cœur.

En 2021, Victor Perez, le numéro un français de 30 ans, pressenti pour disputer les Jeux de Tokyo, avait finalement décliné l’invitation un mois avant le début du tournoi. Dans un communiqué de presse, le golfeur de Tarbes évoquait un « calendrier international très condensé » et la nécessité de déclarer forfait « pour [lui] permettre d’accomplir [ses] objectifs de 2021. » Sans les JO, donc.

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L’effervescence olympique ne règne pas sur la discipline. Une situation renforcée par l’absence de résultats des Tricolores sur ce rendez-vous. La France n’a jamais décroché un podium aux JO. Au mieux, une 21e place signée Grégory Bourdy à Rio, puis, respectivement, les 35e et 45e positions de Romain Langasque et Antoine Rozner à Tokyo.

Rendez-vous à domicile

Mais les temps ont changé, assure le directeur général de la FFGolf. Les années de disette semblent appartenir au passé. Compensées par « une prise de conscience et une volonté des joueurs professionnels d’être sur ce tournoi ». « L’épreuve olympique fait de nouveau partie du patrimoine sportif de la discipline, assure Christophe Muniesa. On considère que cette épreuve a sa place aux côtés de celles du Grand Chelem. »

Un constat partagé par Romain Langasque, qui avait remplacé au pied levé son compatriote Victor Perez à Tokyo. Pourtant, en 2019, le natif des Alpes-Maritimes avait annoncé « qu’il ne rêvait pas d’être champion olympique ». Cette sortie lui a causé de nombreux tracas sur les réseaux sociaux. Trois ans après ces déclarations, son expérience au Japon l’a amené à revoir sa position. « Les quatre [tournois] majeurs que l’on dispute chaque année restent l’objectif d’une carrière. En gagner un apporte davantage de prestige dans le milieu. Mais, depuis 2021, mon état d’esprit a évolué et avec l’expérience, je dirais que les JO sont à la hauteur de ces quatre majeurs ».

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Fort de son expérience tokyoïte, Romain Langasque, 34e au classement européen, fait même des JO de Paris une priorité. Avec l’objectif de dérocher une médaille en 2024. D’abord parce que le rendez-vous est donné « à domicile ». Ensuite, parce que la compétition se déroulera au Golf national, à Guyancourt (Yvelines), aire de jeu de l’Open de France messieurs chaque année. « Un réel avantage concurrentiel », selon Christophe Muniesa.

« Jouer à la maison nous fait bénéficier du soutien du public et c’est un vrai point fort. Ce parcours, je le joue depuis que je suis enfant lors des championnats de France et, chaque année, à l’Open de France », confirme Romain Langasque.

Le trou d’air du Covid-19

Avant l’échéance, la FFGolf souhaite intensifier les rassemblements au Golf national. L’objectif, « faire vivre cet esprit olympique, que les joueurs tirent profit du fait que la compétition se déroule sur ce parcours et être certain qu’ils placent leur participation au tournoi dans leur calendrier sportif », énumère M. Muniesa.

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Un balisage du terrain non négligeable pour le golf tricolore, qui peine à briller sur la scène internationale ces dernières années. Plus aucun joueur ne figure dans le top 100 mondial, une première depuis 2019. Dans les rangs, le Covid-19 a laissé des traces. « Les contraintes n’ont pas été les mêmes en Europe et aux Etats-Unis, rappelle le directeur général de la FFGolf. Le circuit est reparti beaucoup plus vite là-bas et, à l’exception de Perez, peu de Français ont pu jouer en Amérique. Ils ont donc chuté au classement mondial. Et au-delà de cette perte de points, les golfeurs ont aussi été moins performants lorsqu’ils avaient des opportunités de jeu. »

Un trou d’air que les joueurs devront combler dans les deux ans qui les séparent des Jeux de Paris. Deux années à mettre à profit pour la nouvelle génération pour se faire une place au plus haut niveau. Derrière Victor Perez, Romain Langasque ou Antoine Rozner, Julien Sale et Tom Vaillant pourraient aussi représenter la France à Paris. À 24 et 20 ans, ils ont signé une sixième place aux Championnats du monde amateur par équipes, le 3 septembre. Ils quitteront bientôt le niveau amateur pour le monde professionnel. « Ils ont été extrêmement performants et avec de bons résultats, je les crois en capacité d’être sélectionnés pour Paris », assure le directeur général de la fédération.

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