L’inflation élevée plombe toutefois les chiffres du commerce extérieur, avec un déficit commercial qui s’annonce important cette année.
Un nouveau rebond. Les exportations françaises de biens ont atteint 439 milliards d’euros sur les trois premiers trimestres de 2022, soit une hausse de 20% par rapport à la même période de l’an dernier, selon un bilan publié dimanche par Business France.
Après une année 2021 où les exportations françaises de biens avaient « bénéficié d’un rebond post-pandémique » et étaient « reparties à la hausse », avec une progression de 17% à 501 milliards d’euros, « la croissance des exportations de biens s’est accélérée » début 2022, précise Business France.
En outre, cette croissance s’est accompagnée d’une « augmentation du nombre d’exportateurs, passé de 130.300 à 137.500 », note l’organisme.
Cette ascension « a continué au premier trimestre 2022 pour atteindre 139.400, le niveau le plus élevé depuis 20 ans », indique-t-il.
Déficit commercial important
Au cours des trois premiers trimestres de 2022, l’ensemble des secteurs exportateurs ont vu leurs exportations progresser en valeur, par rapport à leur niveau pré-crise sanitaire sur la même période en 2019.
Les secteurs exportateurs français traditionnels – agroalimentaire et secteur agricole (+28%), textile (+30%), produits pharmaceutiques, chimiques, parfums et cosmétiques (+24%) -, en particulier, « consolident leur niveau d’exportations », selon le bilan.
Toutefois, l’inflation élevée, qu’elle vienne de l’énergie ou d’autres biens, plombe les chiffres du commerce extérieur, se traduisant par un déficit commercial historiquement mauvais en 2022. Le gouvernement français table ainsi sur un solde négatif de 156 milliards d’euros, d’après les documents du projet de loi de finances pour 2023.
Les prix de l’énergie montent, en effet, depuis plus d’un an, tirés notamment par la forte reprise économique qui a suivi les blocages liés au Covid-19. Une hausse accélérée depuis l’invasion russe en Ukraine, qui a aussi imposé une pression importante sur les prix alimentaires
La détérioration de la balance énergétique qui en découle est la justification avancée par les douanes depuis des mois pour expliquer cette envolée du déficit commercial français. En septembre, le déficit sur douze mois glissants s’établissait déjà à 149,9 milliards d’euros, contre 85 milliards d’euros en 2021, un niveau de déficit déjà historique.