Il semble qu’un soulèvement se prépare au Parti conservateur du Québec. Le parti tiendra un rassemblement la fin de semaine prochaine pour revenir sur le résultat de l’élection. Des membres du parti s’y présenteraient avec l’idée de blâmer Éric Duhaime pour une campagne aux résultats décevants.
• À lire aussi: PCQ: ces vautours qui rôdent autour de Duhaime
• À lire aussi: Duhaime espère recruter des caquistes déçus de ne pas être ministres
Évidemment, au lendemain d’une élection, tous les partis diront qu’ils auraient aimé faire plus. Même avec 90 députés, les organisateurs de la CAQ sont un peu déçus d’avoir raté l’entrée à Montréal. Ils se demandent à quel point les déclarations de Jean Boulet sur l’immigration doivent être pointées du doigt pour cet échec.
Alors on imagine bien que dans un parti qui n’est pas parvenu à faire élire un seul député, la déception est bien présente. Dans le cas du Parti conservateur, des gaffes sont faciles à identifier. Pensons simplement à toutes ses affiches avec des fautes.
Les affiches électorales coûtent une fortune. Avant de donner le feu vert à l’impression massive de pancartes, il faut évidemment relire et revoir les mots et les noms qui y figurent. Prendre l’argent des donateurs pour produire des affiches erronées, c’est une catastrophe. Le faire à répétition… ouch!
La faute à Duhaime?
Les amis conservateurs qui affirment que les fautes sur les affiches sont la faute de M. Duhaime ont raison. Sans Éric Duhaime, il n’y aurait pas eu de fautes par ce qu’il n’y aurait pas eu d’affiches! Sans le nouvel élan qu’a donné le nouveau chef en moins de deux ans, ce parti n’aurait pas eu les moyens financiers d’une grande campagne nationale d’affichage mur à mur.
Je rappellerai que le Parti conservateur du Québec existait avant Éric Duhaime. Mais la majorité des électeurs n’étaient pas au courant. Il s’agissait d’un petit parti parmi d’autres, dont personne ne pouvait spontanément nommer le chef.
Le parti n’avait pas présenté des candidats dans tous les comtés et avait recueilli 59 000 votes dans tout le Québec en 2018. C’était déjà un progrès par rapport à 2014, où ils avaient recueilli 16 000 votes. En gros, ils avaient dans le Québec en entier moins que ce qu’il faut pour remporter une circonscription.
Miracle
Éric Duhaime a donné une notoriété au Parti conservateur du Québec, il a mobilisé, il s’est positionné stratégiquement pour être invité dans les débats des chefs. Sans lui, il y a de fortes chances que ce parti serait resté dans les limbes. Et bien sûr, lorsque tu macères dans les limbes, il est peu probable que tu te retrouves critiqué à la une.
Il y a néanmoins des choses à critiquer au Parti conservateur. Il y a des étapes de professionnalisation à franchir, l’expérience devrait aider. Pour accélérer le financement et la mobilisation, Éric Duhaime s’est trop collé à des gens associés à des théories douteuses. Il faudra se distancer des mouvements complotistes pour bâtir sur des bases plus crédibles.
Mais contester Éric Duhaime? Ridicule.