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les Bleus perdent pied en finale et voient leurs rêves d’or s’envoler

les Bleus perdent pied en finale et voient leurs rêves d’or s’envoler


L’équipe d’Espagne célèbre sa victoire en finale du FIBA Eurobasket 2022 contre la France, à Berlin, le 18 septembre 2022.

C’était le tube de l’été en équipe de France, lancinant, qui revenait jour après jour. « On ne peut pas aller loin dans cette compétition si on perd autant de ballons. » Vincent Collet l’a entonné sur tous les tons depuis le début de l’Euro. Et l’ayant entendu tout l’été, les Bleus se trouvèrent fort dépourvus quand la bise fut venue. Balayée par un vent venu d’Espagne, l’équipe de France masculine de basket s’est inclinée, dimanche 18 septembre, en finale du championnat d’Europe (76-88). Chercheurs d’or assumés avant la compétition, après le bronze au Mondial 2019 et l’argent aux Jeux olympiques de Tokyo, les Bleus échouent encore à gravir cette ultime marche.

« Notre souci dans le tournoi a fini par nous tuer », a résumé le sélectionneur tricolore, fataliste. Depuis le début de la préparation à l’Euro, Vincent Collet a identifié le « point faible » de son équipe, et tente de le résoudre. « Les Espagnols ont inscrit 35 points à la suite de nos pertes de balles ce soir, nous, on en a mis sept. Ce chiffre à lui tout seul suffit à expliquer pourquoi on a perdu ce match. » Sauvés des eaux en huitièmes de finale contre la Turquie (87-86 après prolongation), « miraculés » en quarts face à l’Italie (93-85 après prolongation), les Bleus ne sont pas parvenus une troisième fois à se dépêtrer d’une situation mal engagée.

« On aurait pu y passer à cause de nos pertes de balles à de nombreuses reprises, mais on a survécu jusque-là, a soufflé le coach français. Mais l’Espagne n’est pas ces équipes. Eux, ils ne perdent pas la balle. » Avant la finale, le technicien normand vantait « l’école du basket espagnol », capable de se renouveler en dépit des retraites internationales d’immenses figures.

« Ils nous ont dominés de la tête et des épaules »

Avant la finale, ces retrouvailles avaient ravivé les braises de leurs affrontements passés. Depuis plus de dix ans, les deux pays voisins se sont retrouvés dans des matchs couperets, nourrissant rancœur et frustration de part et d’autres des Pyrénées – davantage côté français, plus souvent du mauvais côté de la pièce. Des histoires d’anciens combattants, à en croire les Bleus. « La rivalité avec l’Espagne est vraiment propre aux anciens. On ressent qu’ils ont vécu beaucoup de mauvais moments contre eux », exposait Evan Fournier samedi. S’il a connu des désillusions face à la Roja, le capitaine français rappelle que Rudy Gobert, Thomas Heurtel et lui ont remporté leur premier gros duel contre les Espagnols. En 2014, la France, pourtant privée de Tony Parker, avait éliminé la grande Espagne de « son » Mondial en quarts de finale.

Les nouveaux Bleus, dont l’équipe a été façonnée depuis 2019, voient davantage la Slovénie comme leur principal rival continental et ne nourrissent pas de complexes face aux Ibères. « C’est une autre époque, mais c’est une bonne chose, car cette équipe n’a pas autant souffert contre eux, analysait Vincent Collet samedi. Avant, même si on voulait les sortir de nos têtes, ils y étaient toujours un peu. » Au vu du déroulement de la finale, les troupes de Sergio Scariolo ont repris leurs aises dans les têtes tricolores.

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« Ils nous ont dominés de la tête et des épaules. Ils ont très bien joué et nous ont bien ciblés, a reconnu Evan Fournier après le match. C’est dur à encaisser. Ils ont été meilleurs que nous. » Dès le début du match, les coéquipiers du meneur Lorenzo Brown, une nouvelle fois très juste (14 points, 11 passes décisives et aucune balle perdue), ont bousculé les Français. Défendant très dur sur les lignes arrières, et empêchant les Bleus de trouver leurs intérieurs, à l’image d’un Rudy Gobert contenu à deux tirs, les coéquipiers de Willy Hernangomez – élu meilleur joueur du tournoi – ont rapidement pris les devants. Avant que Juancho Hernangomez, son petit frère, ne s’enflamme de loin. Avec six tirs à trois points dans le deuxième quart-temps (pour 29 points au total), l’ailier des Toronto Raptors a malmené la défense française, et creusé un écart rédhibitoire.

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« Nous n’étions pas à la hauteur de l’événement, a regretté le meneur Andrew Albicy. Dans le troisième quart-temps, on a compris qu’on était en finale et qu’il fallait tout donner. » Mais face à l’Espagne, menée à la baguette par Sergio Scariolo, le réveil n’a pas suffi. Revenus à trois longueurs de leurs adversaires après avoir été à plus de vingt points, les coéquipiers d’Evan Fournier ne sont jamais parvenus à inverser complètement la tendance. « Le match était frustrant. On est mené du début à la fin mais on court après le score pendant tout le match », a exposé Rudy Gobert. « Dans la justesse, on a pris une leçon, a prolongé Vincent Collet. C’était un peu le rocher de Sisyphe, tu remontes puis tu reprends une punition derrière. » Car jamais l’Espagne ne s’est déliée.

La masterclasse espagnole

Championne du monde en titre (en 2019), mais débarquée dans la compétition continentale avec sept joueurs néophytes en tournoi international, l’Espagne faisait profil bas avant la finale. Ce match, « ça va être un Everest », prévenait Sergio Scariolo. L’entraîneur italien de la Roja, qui a décroché dimanche sa huitième médaille, anticipait une rencontre « excitante », où ses jeunes troupes n’étaient pas favorites. « Il faudra être intelligents, et amener le jeu à un niveau où l’on peut rivaliser, insistait-il samedi. Affronter frontalement un rival aussi physique, athlétique et technique ne nous conviendrait pas. »

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Tacticien hors pair, qui avait été capable en fin de demi-finale de couper la star allemande Dennis Schröder de ses coéquipiers, Scariolo a toujours quelques tours dans son sac. « Il faut préparer un plan de jeu efficace et anticiper des variantes, car il y a toujours quelque chose qui ne marche pas. » Dimanche, face aux Bleus, il a livré une masterclasse, s’adaptant en permanence. « En tant que coach de basket, je suis juste heureux de la manière dont on a joué, a savouré l’Italien. On avait des limites, qui auraient pu mal nous faire jouer, mais au lieu de ça, on a été excellents. » Sa Roja décroche un quatrième titre continental.

Si la déception prime, forcément, après « avoir perdu l’or », l’équipe de France ne doit pas tout jeter. Arrivés sans certitudes et sans deux de ses tauliers – Nicolas Batum et Nando De Colo – les Bleus ont connu un parcours fait de hauts et de bas, avant de se hisser jusqu’en finale. « On est tombé sur une grande équipe. Pour les battre, il faut plus que ça. Ce n’est pas une question de courage, on s’est battu mais on n’a pas assez de maturité », a conclu Vincent Collet.

Sitôt leur médaille d’argent reçue, Evan Fournier et Rudy Gobert l’ont ôtée, et ont grimpé le cou nu sur le podium. « J’en ai marre de l’argent », a soupiré le pivot des Minnesota Timberwolves après la cérémonie. Sa génération, dont lui et Fournier sont les têtes d’affiche, attend toujours son premier titre. A deux ans des Jeux olympiques de Paris, les Bleus ont constaté dimanche que la route est encore sinueuse avant de pouvoir toucher l’or auquel ils aspirent.

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