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l’embarras de la communauté internationale

l’embarras de la communauté internationale


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Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo lors de son discours devant la 77e Assemblée générale des Nations unies, à New York, le 20 septembre  2022.

Le projet de déjeuner partagé, à New York, en marge de la 77e Assemblée générale des Nations unies, par les présidents du Rwanda, Paul Kagame, et de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, était entouré de la plus grande discrétion. A l’origine de cette initiative rendue publique au dernier moment, Emmanuel Macron, président (tournant) du Conseil de sécurité de l’ONU, avait dépêché ses sherpas, sans publicité, à Kinshasa et Kigali peu avant l’AG de l’ONU. Au final, le communiqué émis par l’Elysée à l’issue de la rencontre fait preuve d’une grande mesure diplomatique. Reflet de la complexité du dossier qui, depuis trente ans, met aux prises les deux pays d’Afrique centrale par groupes armés interposés.

Cette crise, comme les précédentes, embarrasse une communauté internationale impuissante à mettre un terme à des violences qui, au fil des ans, ont déplacé plus de six millions de Congolais, d’après les chiffres du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). « Ce n’est pas révolutionnaire, mais faire se rencontrer [les présidents Kagame et Tshisekedi] est, en soi, une avancée », estime un ancien haut diplomate onusien, qui démontre ainsi que les médiateurs s’accrochent au moindre signe positif.

Lire aussi : Les présidents Tshisekedi, Kagame et Macron veulent réduire l’instabilité dans l’est de la RDC

Les groupes armés non étatiques pullulent dans les trois provinces orientales congolaises, d’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, respectivement frontalières de l’Ouganda, du Rwanda et du Burundi. Selon le Congo research group (CGR), un cercle d’étude indépendant, on ne compterait pas moins de 120 groupes. Mais, c’est la recrudescence des activités violentes du Mouvement du 23-Mars (M23), depuis novembre 2021, qui est au cœur de la crise entre les deux voisins.

« Preuves solides »

Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir et d’équiper ce mouvement, issu d’une autre rébellion active jusqu’en 2014, également proche de Kigali à l’époque. Dans un rapport censé demeurer confidentiel mais qui avait fuité début août, le groupe d’experts des Nations unies sur la RDC disait avoir « réuni les preuves solides de la présence dans la région de Rutshuru [Nord-Kivu] de membres des forces rwandaises de défense (FRD, l’armée du Rwanda), de leur conduite d’opérations militaires et de leur soutien aux opérations du M23/ARC ».

Lire aussi : RDC : opération « ville morte » à Goma pour dénoncer « le silence de la république » face aux rebelles du M23

A la tribune des Nations unies, le 20 septembre, Félix Tshisekedi avait dénoncé, dans un discours très offensif contre son voisin, mais également contre une certaine apathie de la communauté internationale, l’« agression » militaire « directe » et « l’occupation » du Rwanda dans l’est de son pays. Il avait appelé la communauté internationale à « multiplier les pressions sur le Rwanda et montrer plus de fermeté à son égard », expliquant que « cette crise est causée principalement par les convoitises que suscitent ses fabuleuses richesses naturelles et les ambitions de puissance de certains de ses voisins ». Un rapport d’enquête menée par l’ONG Global Witness établissait, en avril, que « 90 % des quantités de coltan [principale source du tantale], d’étain et de tungstène, (…) exportés par le Rwanda sont introduits illégalement à partir de la RDC ».

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