Le monde de la musique est à nouveau divisé après la proposition de « taxe streaming » pour financer le Centre National de la Musique (CNM) par le sénateur Julien Bargeton (RDPI, ex-LRM). Cette suggestion créé une nouvelle taxe de 1,75 % sur les revenus du streaming musical payant et gratuit financé par la publicité, qui pourrait rapporter 20 millions d’euros par an. Les partisans la voient comme une piste de financement « réaliste » tandis que les opposants la dénoncent comme « une impasse ». Le Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP) et les plateformes de streaming (Spotify, Deezer) jugent qu’ils sont déjà contributeurs et qu’ils sont doublement perdants. Selon le SNEP, le rapport ne fonde pas « ses préconisations sur une analyse erronée de la dynamique actuelle du streaming ». De plus, la nouvelle taxe va faire le beau jeu des GAFA, spécialement Apple, YouTube et Amazon qui échappent en grande partie à son financement.
Le Centre National de la Musique (CNM) est une « maison » semblable au Centre national de la cinématographie et de l’image animée (CNC) pour le cinéma, distribuant notamment les aides au secteur. Son budget initial prévu était d’environ 50 millions d’euros par an, mais a grimpé jusqu’à 190, voire 194,1 millions pendant la crise du Covid-19. La baisse de fréquentation des salles de spectacles et la fin du « quoi qu’il en coûte » appelait à revoir son financement.
Le sénateur Julien Bargeton propose de créer une taxe de 1,75 % sur les revenus du streaming musical payant et gratuit financé par la publicité, estimant que ce segment est à la fois dominant (61 % des revenus en 2022) et le plus porteur (+ 13 % en 2022 par rapport à 2021). Elle pourrait rapporter 20 millions d’euros par an. Les partisans considèrent qu’il s’agit d’une piste de financement « réaliste » pour le secteur musical.
En revanche, les opposants à la taxe, dont les plateformes de streaming Spotify et Deezer, considèrent cette proposition comme « une impasse ». Selon le Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP), ce dernier et les plateformes de streaming sont déjà contributeurs et qu’ils sont doublement perdants. Selon le SNEP, le rapport ne fonde pas « ses préconisations sur une analyse erronée de la dynamique actuelle du streaming ». De plus, la nouvelle taxe pourrait faire le beau jeu des GAFA, spécialement Apple, YouTube et Amazon qui échappent en grande partie à son financement.
En outre, Ludovic Pouilly, vice-président de Deezer et président du syndicat des éditeurs de service de musique en ligne (ESML), estime que la nouvelle taxe va faire le beau jeu des GAFA, spécialement Apple, YouTube et Amazon. Le fait que le rapport mentionne à peine l’existence de TikTok, le réseau social chinois incontournable désormais pour la filière musicale, et qui échappe en grande partie à son financement est également inquiétant sur la compréhension des mécanismes à l’œuvre, note M. Lasch, du SNEP.
En somme, la proposition de taxe streaming fait ressurgir des fractures dans la filière musicale, alors que l’organisme Centre National de la Musique (CNM) doit distribuer les aides au secteur. Bien que cette proposition pourrait rapporter environ 20 millions d’euros par an, les plateformes de streaming et le Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP) considèrent qu’ils sont déjà contributeurs et qu’ils sont doublement perdants. La nouvelle taxe pourrait faire le jeu des GAFA, spécialement Apple, YouTube et Amazon, et la perception de la compréhension des mécanismes à l’œuvre est inquiétante.