Ce mardi marque le dixième jour de mobilisation contre la réforme des retraites en France, et de nouvelles perturbations sont attendues sur tout le territoire. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé lundi un dispositif de sécurité « sans précédent », avec 13 000 policiers et gendarmes mobilisés, dont 5 500 à Paris, en réponse à l’appel à la manifestation de militants déterminés, dont certains venant de l’étranger. Les manifestations sont annoncées comme plus massives que jamais, avec une forte présence de jeunes mécontents d’un gouvernement qui ne semble pas céder face à leurs revendications.
Les blocages et grèves sont également au rendez-vous. Dès 7 heures du matin, à Rennes, environ 400 personnes ont perturbé la circulation sur au moins six points de blocages, et des feux ont entrainé 45 kilomètres de bouchons à 8h30, selon les autorités locales et Bison Futé. À Nantes, des actions de protestataires sur le périphérique ont également entraîné plusieurs kilomètres de bouchons observés de chaque côté et une tendance à l’aggravation. Les manifestants ont également coupé le périphérique de Caen dans les deux sens. Dans le nord de Lille, une centaine de manifestants occupent deux gros rond-points desservant le centre régional de transport, entraînant des perturbations jusqu’à l’autoroute A1 reliant Paris à Lille et l’autoroute A23 en direction de Valenciennes.
Les aéroports de Montpellier et de Quimper ont vu leur trafic interrompu mardi matin en raison de la grève des contrôleurs aériens selon la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC). La plateforme de Montpellier-Méditerranée a rouvert à 9 heures, tandis que celle de Quimper-Pluguffan reste fermée jusqu’à 14 heures. Les arrêts de travail des aiguilleurs du ciel touchent également les Centres en route de la navigation aérienne (CRNA), ce qui a entraîné des répercussions sur l’ensemble du trafic européen.
Concernant les carburants, plus de 15% des stations-service de France sont en pénurie d’au moins un des carburants (essence et/ou diesel), selon une analyse de l’AFP des données du site gouvernemental des prix des carburants. Parmi elles, 7,4% sont à sec à la suite des mobilisations dans les raffineries contre la réforme des retraites. Le département le plus touché reste la Loire-Atlantique (55,06% des stations en pénurie d’au moins un carburant). À ce stade, deux des sept raffineries continuent de produire en France, celle d’Esso-ExxonMobil de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et celle de TotalEnergies de Feyzin (Rhône), qui tourne « en service à débit réduit », selon la direction du groupe.
Les enseignants sont également en grève, avec environ 30% des professeurs du primaire prévus pour participer à la manifestation. Plusieurs établissements scolaires, lycées et universités sont également bloqués, tels que le lycée Claude Monet au Havre et le lycée Jeanne d’Arc à Rouen. Des conteneurs à poubelles ont également été placés devant le lycée Thiers, le plus coté de Marseille, pour empêcher les élèves d’entrer, seuls les élèves passant des épreuves du bac ou des classes préparatoires étant autorisés à entrer.