La junte militaire au pouvoir au Burkina Faso a expulsé deux journalistes françaises, Agnès Faivre et Sophie Douce, respectivement correspondantes de Libération et de Courrier International, et du Monde. Les journalistes ont été convoquées à la sûreté nationale de Ouagadougou le vendredi 31 mars et sommées de quitter le pays dans les 24 heures. “Nuitamment, comme on dit ici, un lieutenant a surgi pour me signifier mon expulsion. Ordre venant d’en haut. J’ai 24 heures pour quitter le pays”, alertait Agnès Faivre par e-mail quelques minutes après.
Les deux journalistes expulsées sont arrivées à Paris le dimanche 2 avril. Les autorités burkinabées ont annulé leur accréditation en tant que journaliste ainsi que leur carte de presse. Selon des propos rapportés par Le Monde, un agent de la direction de la sûreté de l’État burkinabé a déclaré à Sophie Douce: “votre accréditation et votre carte de presse sont annulées. Vous avez vingt-quatre heures pour quitter le Burkina Faso.”
Courrier International, Le Monde et Libération ont dénoncé cette mesure arbitraire et inacceptable, déclarant que cela est un nouveau signe de la dégradation de la liberté de la presse dans le pays. Depuis le coup d’État du capitaine Ibrahim Traoré en septembre 2022, la liberté de la presse ne cesse de se restreindre au Burkina Faso. Le 3 décembre, les autorités burkinabées avaient ordonné “la suspension immédiate” de RFI. En début de semaine, lundi 27 mars, elles avaient suspendu la diffusion de France 24.
Ces expulsions ont été largement condamnées par la communauté internationale et les organisations de défense des droits de l’homme, qui ont appelé les autorités burkinabées à respecter la liberté de la presse et de l’information. Les expulsions visent à empêcher les journalistes de couvrir la situation politique et sociale au Burkina Faso.
Les autorités du Burkina Faso ont justifié ces expulsions en affirmant que les journalistes étaient impliquées dans des activités subversives et menaçaient la sécurité nationale. Cependant, ces affirmations ne sont pas étayées par des preuves concrètes et semblent être une tentative pour justifier l’atteinte à la liberté de la presse.
En réaction à ces expulsions arbitraires, les médias ont appelé à une mobilisation internationale pour protéger la liberté de la presse dans le pays. La communauté internationale doit continuer à mettre en lumière les atteintes à la liberté de l’information et exercer une pression sur les autorités burkinabées pour garantir la liberté de la presse et de l’information dans le pays. De telles mesures sont indispensables pour assurer la stabilité et la démocratie au Burkina Faso, ainsi que pour garantir le droit des citoyens à une information libre et indépendante.