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Le « Journal de l’île de la Réunion » en conflit avec son imprimeur

Le « Journal de l’île de la Réunion » en conflit avec son imprimeur


Dans une boulangerie de Saint-Denis, sur l’île de La Réunion, le 03 août 2015.

Après six jours d’inquiétude, c’est le soulagement pour le Journal de l’île de la Réunion (JIR) – l’un des deux quotidiens réunionnais – qui a retrouvé les kiosques, vendredi 7 octobre, à la suite d’une décision du tribunal de commerce de Saint-Denis de La Réunion. Pendant près d’une semaine, sa version papier était préparée quotidiennement mais ne sortait pas de l’imprimerie ICP Roto. La raison de ce blocage ? Un conflit sérieux opposant le président et directeur général du titre, Jacques Tillier, et le directeur de l’imprimerie, Alfred Chane Pane.

La tension entre les deux hommes découle d’une précédente décision du tribunal de commerce de Saint-Denis qui, le 21 septembre, a rejeté l’offre de reprise de l’imprimerie Ah-Sing par Jacques Tillier et accepté celle émanant d’un groupe d’entreprises, dont celle d’un neveu par alliance d’Alfred Chane Pane.

« Diffamation »

Dans la nuit de vendredi 30 septembre au samedi 1er octobre, les rotativistes auraient refusé d’imprimer le JIR après avoir lu l’éditorial au vitriol de Jacques Tillier dans lequel celui-ci parlait d’un tribunal qui « renifle l’escroquerie ». « Mes collaborateurs refusent que leur honneur et leur dignité soient salis », s’est indigné auprès du Monde l’imprimeur joint par téléphone, mercredi 5 octobre. Aussi, s’estimant injustement mis en cause par le journal, M. Chane Pane a réfuté toute participation de son entreprise dans l’opération financière de son neveu.

Furieux d’être absents des kiosques, le JIR a rendu son site entièrement gratuit ainsi que le journal en PDF et a dénoncé à la Une du journal la « censure » de l’imprimeur. « Je ne peux pas accepter une diffamation aussi virulente », a rétorqué M. Chane Pane, annonçant désormais soutenir la grève des rotativistes. « Je suis devenu l’ennemi numéro 1 », a clamé l’entrepreneur, disant subir « un déchaînement médiatique depuis plusieurs jours ». « On préfère une presse avec déontologique et respectueuse du vivre-ensemble ou une presse de caniveau qui avilit ? », s’est-il interrogé.

Dans ses pages, le quotidien a fustigé en retour le « diktat » imposé par l’imprimeur « parce que la ligne éditoriale du journal qu’il est chargé d’imprimer ne lui convient pas ». Patrick Planchenault, directeur de la rédaction, a jugé « intolérable » de « prendre en otage les journalistes et les lecteurs ». Selon lui, l’imprimeur « a le droit de trouver l’éditorial diffamatoire, mais il y a des lieux de justice pour régler cela ».

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