Le groupe Castel, acteur majeur du marché de la bière en Afrique francophone, se recentre sur son cœur d’activité en vendant deux marques d’eau populaires, Cristaline et AWA, qu’il commercialisait en Côte d’Ivoire depuis plus de 20 ans. Cette vente fait partie d’une stratégie globale de recentrage annoncée en 2022. Le groupe français, qui compte 6 milliards d’euros de revenus et 40 000 salariés, est également présent sur le marché des boissons gazeuses, du sucre, de l’alimentation animale et de la farine. Par ailleurs, Castel est le leader de la production de vin en France.
En plus de la vente de ses marques d’eau en Côte d’Ivoire, le groupe finalise actuellement la vente de son activité d’embouteillage d’eau au Maroc et a la volonté de poursuivre des transactions similaires au Burkina Faso, au Tchad, au Cameroun et au Bénin. Selon le magazine Jeune Afrique, Castel aurait également amorcé la cession des moulins à blé qu’il opère dans plusieurs pays d’Afrique centrale et au Togo. En revanche, il a renforcé son activité dans la bière au Cameroun et en Éthiopie, en rachetant deux brasseries produisant de la Guiness pour 500 millions d’euros au groupe de boissons britannique Diageo, dont il a également acquis la licence dans ces pays.
Pour se concentrer sur son cœur d’activité, la bière, qui représente 83 % des volumes des boissons alcoolisées consommées en Afrique, Castel se sépare de certaines de ses activités trop périphériques, comme la commercialisation de l’eau et de certaines boissons gazeuses, dans lesquelles il partenariait avec Coca-Cola. Le groupe souhaite plutôt intégrer la chaîne de valeur de ses breuvages pour faire face à l’inflation, à la désorganisation post-Covid des filières logistiques et à la raréfaction des devises en Afrique.
Castel montre également sa volonté d’acquérir des fabricants de bouteilles en verre pour répondre à ses besoins en amont de la chaîne de production. Ainsi, une lettre d’intention a été signée pour le rachat du leader local en Algérie, Alver.
Le groupe Castel, qui avait la réputation de ne jamais vendre une usine, semble donc multiplier les cessions et les acquisitions répondant à cette stratégie de recentrage.