« Ce n’est pas un gouvernement de diner de gala ! » Lors de sa première apparition entouré de son gouvernement, le nouveau Premier ministre a prévenu : ils ne sont pas là pour faire joli. Il y avait urgence à tenter de faire taire la bronca née ce 25 octobre, lors de la publication de la liste des membres du gouvernement. Un exécutif largement cornaqué par le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), dont était déjà issu le précédent président putschiste, Paul-Henri Sandaogo Damiba.
À Lire
Au Burkina Faso, Ibrahim Traoré imprime sa marque
Est-ce le premier faux pas des nouvelles autorités ? Au sein de l’opinion, la reconduction de plusieurs personnalités fait grincer des dents. Bassolma Bazié, le ministre d’État, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Olivia Rouamba, la ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, Karamoko Jean-Marie Traoré, le ministre délégué chargé de la Coopération régionale, Robert Lucien Kargougou, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Aminata Zerbo, la ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques gardent en effet leur siège.
Suspicions
Nouvel entrant, le ministre des Infrastructures et du Désenclavement, Adama Luc Sorgho, suscite également la méfiance. Il est en effet le père d’Azaria Sorgho, le porte-parole de la junte, et est soupçonné d’être proche de Roch Marc Christian Kaboré, dont il était le directeur des Infrastructures.
Autre ministre contesté : Donatien Nagalo, en charge du Développement industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des PME. Décrit comme très proche du capitaine Ibrahim Traoré, l’arrivée à la tête de ce département, du désormais ex-secrétaire général du Syndicat national des commerçants du Burkina (Synacom), fait craindre que l’industrie soit négligée.