Le gazoduc gréco-bulgare inauguré cet été est entré en exploitation. La présidente de la Commission européenne salue le considère comme un moyen de s’émanciper de l’énergie russe.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a salué samedi à Sofia le lancement des opérations commerciales d’un gazoduc gréco-bulgare, clé selon elle pour s’émanciper de l’énergie russe.
« Aujourd’hui une nouvelle ère débute pour la Bulgarie et l’Europe du sud-est », a-t-elle déclaré lors d’une cérémonie en présence de nombreux dirigeants de la région. Ce gazoduc, « synonyme de liberté, d’émancipation du gaz russe », « change la donne. Pour la Bulgarie et la sécurité énergétique de l’Europe », a-t-elle ajouté.
L’interconnexion dite IGB, longue de 182 km, avait été inaugurée en juillet mais ce n’est que samedi que la mise en exploitation a débuté, a précisé le Premier ministre bulgare intérimaire Galab Donev. Elle permet à la Bulgarie, qui ne reçoit plus depuis avril de gaz du géant russe Gazprom, de diversifier ses sources et d' »être moins vulnérable ».
1 milliard de m3 par an
Ce pays des Balkans, très dépendant énergétiquement de Moscou avant le conflit en Ukraine, est désormais raccordé au gazoduc Tanap/Tap destiné à acheminer vers l’ouest de l’Europe du gaz azéri de la mer Caspienne. Sofia doit recevoir 1 milliard de m3 par an de ce gaz, pour une capacité totale d’IGB de 3 milliards de m3.
« Il pourrait couvrir l’ensemble de la consommation de gaz de la Bulgarie », s’est félicitée la cheffe de la Commission européenne. « C’est une excellente nouvelle en des temps très difficiles (…). Grâce à de tels projets, l’Europe aura assez de gaz pour l’hiver ».
D’un coût de 220 millions d’euros, dont 50 millions d’euros de financements européens, l’idée de la liaison gréco-bulgare était née en 2009 mais sa construction avait pris beaucoup de retard. En comparaison, les gazoducs Nord Stream touchés par des explosions avaient coûté 8 milliards d’euros pour une capacité de 110 millions de m3. Selon plusieurs spécialistes, ils seraient irréparables.
Un protocole d’entente avec l’Azerbaïdjan
La guerre en Ukraine et la crise énergétique ont précipité les efforts. Il a fallu « beaucoup de détermination » et de « patience » pour l’achever, a souligné Mme von der Leyen, qui cherche à tout prix à réduire la dépendance de l’UE au gaz russe.
Elle avait ainsi signé en juillet à Baku un protocole d’entente avec l’Azerbaïdjan pour doubler en quelques années les importations de gaz de ce pays, en vue d’obtenir une indépendance du gaz russe.
La cérémonie s’est déroulée en présence de la commissaire européenne à l’Energie Kadri Simson, du président azerbaïdjanais Ilham Aliev, des chefs d’Etat serbe Aleksandar Vucic, nord-macédonien Stevo Pendarovski et bulgare Roumen Radev ou encore des Premiers ministres grec et roumain.