Léo Bergère, éclos en un an au plus haut niveau, a signé au passage sa première victoire dans une étape du circuit WTCS. Mais l’emporter dans la course de samedi ne suffisait pas pour le champion d’Europe français, troisième du classement général avant cette ultime étape de la saison.
Il fallait que le numéro 1, le Néo-Zélandais Hayden Wilde, finisse au-delà du top 5, et que le N.2, le Britannique Alex Yee, soit repoussé du podium. Le scénario s’est réalisé à chaque fois à une place près, jusqu’aux derniers mètres grâce au Belge Jelle Geens qui a soufflé au sprint la troisième place à Alex Yee. « Léo et la Fédération française m’en doivent une », a-t-il souri.
Stratégie payante
À vingt mois des Jeux olympiques de Paris 2024, la stratégie agressive de l’équipe de France a fonctionné à merveille. Léo Bergère, accompagné de ses compatriotes Vincent Luis et Pierre Le Corre, a basculé au sein d’un groupe de neuf avec plus d’une trentaine de secondes d’avance sur ses rivaux à l’issue de la section cyclisme de cette course en format olympique (1500 mètres de natation, 40 kilomètres à vélo et 10 kilomètres de course à pied).
Les Bleus avaient piégé comme prévu Wilde et Yee, moins bon nageurs, qui n’ont pu remonter suffisamment leur retard à pied (4e et 6e).
Saison de la révélation
Il s’agit de la saison de la révélation pour Léo Bergère, qui a signé quatre podiums, dont une deuxième place à Leeds au printemps. Avant son titre européen cet été, le triathlète français disait avoir eu un « déclic » et avoir dépassé un « petit blocage » notamment grâce à son travail avec une préparatrice mentale.
Les résultats ont suivi et lui ont insufflé la confiance qui lui manquait pour adopter la stratégie agressive, signature de l’équipe de France. À l’image de sa première grande victoire au plus haut niveau aux Championnats d’Europe à Munich lors d’un triplé français mémorable, avec Pierre Le Corre et Dorian Coninx.
Après la désillusion de Tokyo l’an passé marquée par la 13e place de Vincent Luis et la 21e de Léo Bergère, l’équipe de France a rebondi. Et Vincent Luis, septième samedi, aussi: le double champion du monde achève sa saison noire par une cinquième place au classement général. Malgré son problème de tachycardie en course au printemps qui a nécessité une opération et sa déchirure de l’aponévrose d’un tendon d’Achille cet été.