La France veut rivaliser avec Google et Microsoft en développant une suite de logiciels intégrant messagerie, agenda, outils de vidéoconférence, de stockage et de collaboration. Ce défi a été lancé par Octave Klaba, fondateur d’OVHcloud, un opérateur de cloud basé à Roubaix. Pour y parvenir, M. Klaba a créé une holding avec la Caisse des dépôts appelée « Synfonium ». Cette holding doit comprendre Shadow, une entreprise de solutions informatiques à distance spécialisée dans le cloud gaming, qu’Octave Klaba a acquise en avril 2021, et Qwant, un moteur de recherche français que Synfonium envisage de racheter.
Bien que Qwant revendique 6 millions d’utilisateurs mensuels, l’entreprise a sombré dans la crise en janvier 2020 après que son fondateur Eric Léandri a été remplacé en raison de critiques sur sa gestion. Les deux premiers actionnaires de la société, la Caisse des dépôts et le groupe allemand Axel Springer, ont dû injecter 10 millions d’euros en juin 2020 pour stabiliser sa situation financière. Depuis le départ de M. Léandri, un plan de réduction des effectifs a été lancé et deux changements de direction ont eu lieu. Actuellement, la négociation exclusive pour permettre à Synfonium de racheter Qwant dépend de l’analyse des dernières évolutions des conditions financières du partenariat de Qwant avec Microsoft. Le moteur de recherche français s’est associé à l’américain en 2019 pour améliorer la performance de son moteur de recherche, tout en revendiquant une défense de la souveraineté française face à l’hégémonie des géants américains.
M. Klaba ne nie pas que cette opération soit délicate, y compris du point de vue technologique. Il a cependant ménagé une porte de sortie en cas de difficulté à élaborer un projet rentable dans les deux à trois prochains mois. Il affirme que ce défi est un véritable entrepreneuriat et une prise de risque. Il souligne également que Qwant est utilisé quotidiennement par un grand nombre de personnes, ce qui est un gain de temps évident pour elles.
Cependant, même si ce projet est ambitieux, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant de rivaliser avec les géants du secteur comme Google et Microsoft, qui ont des années d’expérience et des budgets considérables. Mais M. Klaba est optimiste sur le plan A, bien qu’il n’y ait pas de plan B. Il reste donc à espérer que cette initiative donnera un nouveau souffle aux entreprises technologiques françaises et leur permettra de se positionner sur le marché mondial des logiciels.