Le directeur général de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, arrêté vendredi par la Russie qui contrôle le site, a été libéré, a annoncé lundi l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui dispose d’experts sur place. « Je salue la libération d’Igor Mourachov », a tweeté le directeur général de l’instance onusienne, Rafael Grossi. « J’ai reçu la confirmation qu’il est rentré chez lui sain et sauf ».
I welcome the release of Ihor Murashov, Director General of #Ukraine’s #Zaporizhzhya Nuclear Power Plant; I have received confirmation that Mr Murashov has returned to his family safely.
— Rafael MarianoGrossi (@rafaelmgrossi) October 3, 2022
« Conduit les yeux bandés vers une destination inconnue »
Le directeur de la centrale avait été interpellé par une « patrouille russe » alors qu’il se rendait vers la ville d’Ernogodar, contrôlée par les Russes, selon l’opérateur ukrainien Energoadom. Le véhicule transportant le directeur de la centrale avait été stoppé et ce dernier extrait de la voiture puis « conduit, les yeux bandés, vers une destination inconnue », d’après la même source.
Le ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kouleba avait condamné samedi cette « détention illégale » au motif inconnu. « Ce crime est un nouvel acte de terrorisme d’État de la part de la Russie et représente une grave violation du droit international », avait-il fustigé.
La centrale proche de la ligne de démarcation
La centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, est occupée depuis début mars par les troupes russes, mais se trouve non loin de la ligne de démarcation entre les territoires contrôlés par Kiev et ceux occupés par Moscou. Elle est située dans la région de Zaporijjia, l’un des territoires ukrainiens officiellement annexés vendredi par la Russie.
Une délégation de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) s’est rendue début septembre sur place. Deux de ses inspecteurs y sont toujours. Face aux bombardements réguliers faisant craindre un accident nucléaire majeur, l’agence onusienne prône la mise en place d’une zone de sécurité autour du site. Dans cette optique, Rafael Grossi a entamé des consultations avec Kiev et Moscou, où « il devrait se rendre » cette semaine, avait indiqué l’AIEA ce week-end.