Il y a eu une crise bancaire six semaines après la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB), qui a conduit les experts à élaborer quatre interprétations. La première interprétation est celle du gestionnaire incompétent. Les cadres supérieurs de SVB étaient meilleurs pour accueillir les entreprises technologiques que pour prendre des décisions prudentes en matière d’investissements. Pendant une grande partie de 2022, SVB n’avait pas de responsable du risque expérimenté. Le travail à domicile restait la norme pour les principaux dirigeants, répartis sur six fuseaux horaires d’Hawaï à la Côte est, ce qui n’est pas propice à la prise de décision difficile. Voyant les dépôts de la banque monter en flèche, ils ont opté pour la voie facile et ont chargé leur portefeuille en bons du Trésor. Ils ont bien acheté des couvertures contre l’exposition aux taux d’intérêt, mais les ont ensuite abandonnées pour réduire les coûts, au pire moment possible.
La deuxième interprétation est celle du client incompétent. Les entreprises clientes de SVB ont placé des dépôts à la banque qui ont largement dépassé le plafond de 250 000 dollars garanti par le Fonds de garantie des dépôts bancaires (FDIC) ; une gestion de trésorerie prudente aurait réparti ces dépôts dans des banques aux bilans plus solides. Apprenant que leurs dépôts n’étaient pas assurés, certains clients de SVB ont retiré leurs fonds dans une panique propagée comme un feu de forêt par les médias sociaux.
La troisième interprétation est celle des régulateurs incompétents. Le PDG de SVB était bien connu de la Réserve fédérale de San Francisco, et a siégé à son conseil d’administration. La Fed savait que les dépôts de la SVB avaient augmenté de 400 % en cinq ans, ce qui aurait dû faire l’effet d’un drapeau rouge. Pourtant, la Fed n’a mis en garde la SVB qu’à partir de 2021 dans les questions nécessitant une attention particulière. Les stress tests de la Fed n’ont pas intégré la possibilité que l’inflation et les taux d’intérêt puissent augmenter de manière significative.
La quatrième interprétation met l’accent sur les politiques macroéconomiques mal avisées. Une longue période de taux faibles a encouragé des banques comme SVB à accumuler des obligations à long terme. Toutefois, les dépenses budgétaires inconsidérées ont inévitablement conduit à une explosion d’inflation, nécessaire pour réduire le fardeau de la dette publique, mais contraignant la Fed à augmenter les taux, ce qui a provoqué une chute vertigineuse des prix des obligations, qui a elle-même infligé des pertes aux banques.
La situation de la SVB et de ses clients aurait pu être évitée si toutes les parties impliquées avaient été plus compétentes et si une gestion des risques adéquate avait été mise en place. Les gouvernements et les organismes de réglementation doivent également être plus rigoureux dans la surveillance des banques pour éviter la répétition de crises financières comme celle qui a eu lieu avec la SVB.