La Chine a réagi jeudi à la rencontre entre la présidente taïwanaise et le président de la Chambre américaine des représentants, en promettant de prendre des “mesures fermes et énergiques”. La Chine considère Taïwan comme une province chinoise rebelle et, en raison de ses revendications territoriales, elle objecte à tout contact officiel avec l’île par d’autres pays.
Les relations entre Taïwan et la Chine sont tendues depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949 lorsque les nationalistes ont perdu contre les communistes et ont fui sur l’île de Taïwan pour établir leur propre gouvernement. Depuis, la Chine continentale considère Taïwan comme faisant partie de son territoire et n’a jamais renoncé à la force pour reprendre le contrôle de l’île.
La rencontre entre Tsai Ing-wen et Kevin McCarthy n’a pas été rendue publique avant qu’elle ne soit terminée. Le président de la Chambre américaine des représentants est à Taïwan pour une visite officielle qui comprenait également des réunions avec d’autres responsables de l’île et le Premier ministre suédois Stefan Löfven.
La dernière fois que les dirigeants taïwanais et américains ont eu un contact officiel remonte à 1979, lorsque les États-Unis ont reconnu officiellement le gouvernement de la République populaire de Chine à Pékin plutôt que celui du Taipei. Néanmoins, les États-Unis ont continué à fournir une assistance militaire à Taïwan et un soutien indirect.
La situation à Taïwan est devenue particulièrement sensible depuis l’élection de Tsai Ing-wen en 2016. Tsai est membre du parti progressiste démocratique, qui prône une plus grande indépendance de l’île. En réponse, la Chine a augmenté la pression en isolant l’île diplomatiquement et en l’excluant de forums internationaux.
Le président chinois Xi Jinping a également tenu à envoyer un message ferme envers Taïwan lors de son discours commémoratif du 1er octobre. Il a déclaré que les “forces sécessionnistes” cherchant l’indépendance de Taïwan n’aboutiront qu’à “des chemins sans issue”.
Cette rencontre a également attiré l’attention du Japon, de la Corée du Sud et de l’Inde, qui ont tous été témoins de la montée de la puissance économique et militaire de la Chine ces dernières années et sont concernés par l’affirmation de la puissance de Pékin.
Le Japon est également préoccupé par la surveillance accrue de la Chine autour de l’archipel contesté des Senkaku, que la Chine revendique sous le nom de Diaoyu, alors que la Corée du Sud est préoccupée par la présence de systèmes de défense antimissile américains sur son territoire qui, selon la Chine, pourraient être utilisés contre elle.
La diplomatie chinoise a connu un regain de tension ces dernières années sous Xi Jinping, alors que la Chine cherche à s’affirmer sur la scène internationale. Cependant, ces déclarations ont parfois conduit à des conséquences imprévues, comme cela s’est produit avec la montée en puissance de la Corée du Nord et ses essais nucléaires.
En outre, la relation entre la Chine et les États-Unis s’est nettement détériorée depuis l’élection de Donald Trump en 2017, notamment en raison des différends commerciaux et des conflits géopolitiques en cours dans la région asiatique.
En conclusion, la rencontre de Kevin McCarthy et de Tsai Ing-wen a suscité une réaction très forte de la part de la Chine qui, depuis des décennies, considère Taïwan comme une partie intégrante de son territoire. La rencontre intervient dans un contexte de tensions accrues entre les États-Unis et la Chine, ainsi qu’une montée en puissance de la Chine au niveau international. Les pays asiatiques, comme le Japon, la Corée du Sud et l’Inde, sont également préoccupés par l’affirmation de la puissance chinoise dans la région, ce qui pourrait avoir des conséquences géopolitiques non seulement pour la région mais pour le monde entier.
